VERA CRUZ
de Robert Aldrich (1954)
Producteurs : James Hill, Harold Hecht, Burt Lancaster
Scénario : Roland Kibbee, James R. Webb (d’après une histoire de Borden Chase)
Photo : Ernest Laszlo
Musique : Hugo Friedhofer (chanson Vera Cruz d’Hugo Friedhofer et Sammy Cahn)
Avec Gary Cooper (Benjamin Trane) ; Burt Lancaster (Joe Erin) ; Denise Darcel (la comtesse de Labordere) ; Sarita Montiel (Nina) ; George McReady (Maximilien) ; Ernest Borgnine (Donnegan) ; Henry Brandon (Danette) ; Charles Bronson (Pittsburgh) ; Morris Ankrum : général Aguilar
Et Cesar Romero, Jack Elam.
Lors de l’insurrection de Juarez au Mexique, en 1866, deux aventuriers américains, un ex-colonel de l’armée sudiste, Benjamin Trane, et un aventurier sans scrupules, Joe Erin, décident de se louer au plus offrant.
La jolie Nina, qui en pince pour Trane, tente de les convaincre de s’allier aux rebelles, tandis que le marquis de Labordère, partisan de l’empereur, leur suggère de servir le camp des loyalistes
Tourné à la fois en Superscope et en Technicolor, magnifique western aux couleurs « mexicaines » sans aucun temps mort réalisé au Mexique, avec Sarita Montiel, une des plus belles femmes que Gary Cooper ait tenues dans ses bras. Il dit une phrase en Français en parlant à Denise Darcel dans la scène du bal : « Madame, vous seriez belle n’importe où« … avec l’accent yankee, of course !
On retrouve des éléments du futur cinéma de Sam Peckinpah comme Coups de feu dans la Sierra : un western baroque avec le même thème, deux amis convoyant de l’or, une amitié brisée, des héros sans idéal, les thèmes de l’amitié et de la trahison ; l’intrigue est une succession de trahisons, seul le personnage campé par Sarita Montiel a une morale forte, cellle de l’idéal révolutionnaire, elle parvient à donner un sens à l’action de celui joué par Gary Cooper
C’est la compagnie fondée par Hecht/Hill/Burt Lancaster qui engagea Gary Cooper. Au départ, ils voulaient Cary Grant, mais celui-ci refusa, prétextant ne savoir ni se servir d’un revolver, ni monter à cheval ; Lancaster accepta de s’effacer derrière Cooper, et prit le 2e rôle

Charles Bronson, déjà à l’harmonica… La scène qui inspira Sergio Leone…

et Jack Elam se retrouvera dans Il était une fois dans l’Ouest avec Bronson
Dans les seconds rôles, on se lève tous pour Henry Brandon, car il joue Danette (MDR) et aussi pour Charles Bronson. Le public adora mais la critique fut virulente pour un western « révolutionnaire » : tout ce qui est nouveau effraie en général (on lira le même type de réaction aux USA avec les films violents de Peckinpah
Ainsi, le New York Times :
« Dans ce film qui baigne dans le sang, les fusils importent bien plus que Cooper ou Lancaster. En bref, rien ne peut sauver le film, pas même la tendance du moment. Beau film pour Noël en vérité ! ». Sans appel. Revoir ce film permet de juger de l’efficacité du cinéma abrupt et percutant d’Aldrich, resté intacte avec le temps. Du grand, du beau western !
selon IMDb, CharlesBronson et Ernest Borgnine se rendirent dans une ville voisine durant un jour de repos pour trouver des cigarettes, en costume. Ils furent pris pour des bandits par la police mexicaine qui les emmena à un « Gunpoint » jusqu’à ce que les responsables du tournage viennent les chercher !

en sépia…
SARA MONTIEL (1928 – 8/4/2013 à Madrid)
C’est l’une des plus grandes divas de l’après-guerre : elle a enregistré 24 albums entre 1957 et 1995. De son vrai nom Maria Antonia Alejandra Vicenta Elipidia Isadora Abad Fernandez (ouf !), Sara Montiel est née dans une famille paysanne de la Mancha, elle remporte un prix de chant à 13 ans et débute au cinéma en 1944 puis part au Mexique
Là, elle tourne des films dont des westerns ‘rancheros’ (El enamorado et Ahi viene Martin Corona en 1952 avec Pedro Infante), Hollywood la courtise, elle interprète Nina dans Vera Cruz, un personnage qui lui ressemble puisqu’elle incarne une jeune paysanne mexicaine qui demande aux aventuriers Gary Cooper et Burt Lancaster de rejoindre des rebelles contre les loyalistes
Troisième western -et encore un très bon- en 1957 : Le jugement des flèches de Samuel Fuller : elle joue Yellow Mocassin, une Sioux qu’épouse un Sudiste qui refuse de vivre dans la nouvelle société fondée par l’Union, il décide de vivre parmi les Indiens
Sara Montiel épouse alors le cinéaste Anthony Mann, et tourne à nouveau dans des productions espagnoles comme Carmen de Grenade (1959), qui évoque le combat d’un groupe armé contre les troupes de Napoléon dans l’Espagne de 1808…
Dans LA VIOLETERA (1958) elle joue une chanteuse espagnole, c’ est encore un grand succès, elle y chante notamment Frou Frou, Sara est à l’époque une grande vedette internationale.
Chaque année, elle se fixe comme contrainte de tourner un film qui sort simultanément avec un disque, refusant ainsi des films non musicaux comme LE CID, dans lequel la voulait à tout prix Anthony Mann ; Sophia Loren ne dira pas non…
Dans les années 70, elle ne tourne quasiment plus et se produit dans des spectacles musicaux avec Josephine Baker, Lola Flores, elle épouse un patron de presse et s’occupe de ses deux enfants adoptifs
45 Tours original La Violetera en vente : riowestern@outlook.fr
Ses hommes :
Ernest Hemingway, Anthony Mann, José Vicente Ramirez Olaya, Pepe Tous, Tony Hernandez.

avec son fils Zeus

avec Rod Steiger sur le plateau du Jugement des flèches