Jason Robards
(1922/2000)
Trois grands westerns dans la carrière de Robards, dont la carrière débute dans les années 30 : Un nommé Cable Hogue, où il joue un prospecteur bourru et maladroit… Doc holliday dans Sept secondes en enfer (1968)… et la même année, chef de bande de Il était une fois dans l’Ouest de Sergio Leone. Il a incarné Lincoln à trois reprises. dont dans Abe Lincoln in Illinois (1964) ; Drummond dans Gros coup à Dodge City (65); Lew Wallace dans Pat Garrett et Billy le Kid (1973) ; Jacob J. Ewing dans Le souffle de la tempête (78) ; Le président Grant dans Justicier solitaire (1981) et dans The civil war (1990) ; Lincoln encore dans The perfect Tribute (91) ; la voix de Lincoln toujours dans Lincoln (1992)
Gros coup à Dodge city (A big hand for the little lady) de Fielder Cook (1966)
Un voyageur arrive avec sa famille dans une petite ville et parie tout l’argent qu’ils possèdent dans une partie de poker. Il a une crise cardiaque et sa femme prend sa place à la table de jeu
Avec Henry Fonda, Jason Robards, Joanne Woodward, Charles Bickford, Burgess Meredith, John Qualen, Virginia Gregg, Mae Clarke
Fielder Cook, réalisateur de télévision, signe cette petite comédie méconnue sans prétention sur le poker dotée d’une belle distribution. Les thèmes de l’arnaque et du bluff au jeu y sont abordés
Le souffle de la tempête (Comes a horseman) (1978)
D’Alan J. Pakula
Scénario : Alan J. Pakula
Musique : Michael Small
Avec
Jane Fonda : Ella
James Caan : Frank
Jason Robards : Jacob
Richard Farnsworth : Dodger
Jim Davis : Julie
Ella Connors est une rancher qui a un troupeau de vaches et quelques chevaux, avec son homme de main le vieux Dodger.
Elle est endettée et vient de vendre une parcelle de ses terres à deux cowboys voisins, dont Frank, un soldat démobilisé. Jacob Ewing, un autre de ses voisins, convoite ses terres pour s’agrandir, Ewing était en conflit jadis avec le père d’Ella, celle-ci refuse de lui vendre ses terres, et repousse aussi ses avances
C’est un Ewing le grand méchant de cette histoire, joué par Jason Robards, et on serait tenté de chanter “Dallas, ton univers impitoyable…” d’autant plus qu’on y retrouve Jim Davis et que ça parle de pétrole. La comparaison s’arrête là. Ce western moderne, qui oppose le bruit et la fureur du monde moderne (les tacots, avions, explosions de forages…) au calme de la vie traditionnelle des cowboys en pleine nature, brosse le portrait d’une femme courageuse et opiniâtre, qui refuse de céder ses terres à un voisin cupide et à une compagnie pétrolière
Il y a une belle alchimie entre Jane Fonda et James Caan, Jason Robards est crédible, mais son jeu d’acteur est limité et face à Jane Fonda, il ne fait pas vraiment le poids
C’est un film d’atmosphère, un western nostalgique, qui aurait pu être réalisé, façon JUNIOR BONNER, par Sam Peckinpah : il montre le progrès comme menaçant, sur un rythme lent (limite soporifique), les intérieurs sont obscurs, une belle lumière crépusculaire vient caresser les collines verdoyantes, ce qui est montré, comme un documentaire, est plus important que l’intrigue elle-même : la caméra filme le quotidien des cowboys, les troupeaux emballés, les chevauchées ou le marquage des bêtes dans des paysages magnifiques
Jane Fonda et James Caan montrent leur aptitude de cavaliers, et ils dansent aussi parfaitement le Square dance, dans une scène qui évoque l’authenticité et la beauté de la vie de ces ranchers installés au pied des montagnes
Les magnats du pétrole viennent menacer ce monde en osmose avec la nature, et révèlent aussi la nature des êtres : la pureté, le courage et l’entêtement (Jane Fonda) ou la tristesse et la cupidité (Jason Robards)
Le film ne ressemble pas vraiment au souffle d’une tempête (titre original est plus évocateur : « Et vient un cavalier/cowboy »), mais plutôt à une douce et mélancolique brise d’automne.
article de Didier Givannel