SOLDAT BLEU De Ralph Nelson (1969)
Photo : Robert B. Hauser
Musique : Roy Budd
Avec Candice Bergen : Cresta
Peter Strauss : Honus
Donald Pleasance : Cumber
John Anderson : Iverson
Jorge Rivero : Spotted Wolf
Dana Elcar : Battles
Bob Carraway : Lt. McNair
Martin West : Lt. Spingarn
Un convoi de fonds escorté par un détachement de l’armée est attaqué par des Cheyennes. Tous les militaires sont massacrés, sauf Honus Gent, jeune soldat idéaliste et Kathy Maribel Lee, qui fut autrefois enlevée par les Cheyennes.
Elle avait été relâchée par le chef de la tribu, qui en avait fait sa femme, pour rejoindre son fiancé, un officier d’Etat Major… Honus et Kathy décident de rejoindre Fort Union. Le jeune soldat n’a pas beaucoup d’expérience pour traverser ces territoires sauvages…
Comme La horde sauvage, sorti un an plus tôt, Soldat bleu est une dénonciation violente et explicite, transposée dans l’Ouest des guerres indiennes, de la guerre du Viêt-Nam… Premier rôle important pour Candice Bergen, même si le titre fait référence au personnage joué par Peter Strauss : elle incarne une jeune femme enlevée par les Cheyennes, avec lesquels elle a vécu de longues années
Elle clame un plaidoyer contre le génocide dont sont victimes les Cheyennes au début des années 1860… Peter Strauss est le « bleu » idéaliste qui va peu à peu prendre conscience de la violence de l’armée qu’il a intégrée
Le film montre en effet avec une rare violence pour l’époque, le massacre de Sand Creek de 1864, 900 soldats de la Cavalerie massacrèrent plus de 130 membres (les chiffres qui varient selon les sources), essentiellement des vieillards, femmes et enfants, d’une tribu pacifique de Cheyennes, supposée être placée sous la protection de l’Armée américaine
Le film de Nelson est un réquisitoire, prolongation plus militante des Cheyennes de John Ford, où Carroll Baker jouait le personnage de défenseur des Indiens. Arthur Hiller réalise en 56 le téléfilm Le massacre de Sand Creek (56)
Libéré du code Hays en 1966, les réalisateurs avaient désormais une liberté de montrer ce que l’on ne pouvait montrer sur les écrans auparavant, Ralph Nelson ne s’en est pas privé
Plus gros succès commercial de Ralph Nelson, qui tient un petit rôle dans le film. En 1975, il sera l’un des premiers à dénoncer l’apartheid : LE VENT DE LA VIOLENCE. Il inspirera des films comme L’Apache en 72 et Une fille nommée Apache (1976), western italien
En 68, deux ans avant la sortie du film, 500 habitants de Mỹ Lai, au Viêt-Nam, sont exterminés, certains achevés à la grenade. Le magazine Life reporta cet événement qui traumatisa, au-delà des Pacifistes, l’opinion publique américaine
Candice Bergen (1946)
La blonde du Soldat bleu
Fille de l’illustre ventriloque Edgar Bergen, mannequin à New York dans les années 60, Candice Bergen est remarquée par Sidney Lumet et débute dans le rôle d’une institutrice dans LA CANNONIERE DU YANG-TSé en 1966
En 1970, elle devient une vedette grâce à Ralph Nelson qui lui donne le 1er rôle du célèbre western révisionniste Le soldat bleu, énorme succès commercial
A travers son personnage -celui d’une jeune femme blanche qui a été enlevée par les Cheyennes, avec lesquels elle a vécu de longues années-, Nelson livre un vibrant plaidoyer contre le génocide dont a été victime ce peuple indien au début des années 1860 : le film montre le massacre de Sand Creek, le 29 novembre 1864, 900 soldats de la Cavalerie du Colorado massacrèrent 700 Indiens (130 selon d’autres sources), vieillards, femmes et enfants d’une tribu de Cheyennes
Ce film, devenu une référence, va engendrer avec Little big man toute une vague de westerns pro-indiens dans les années 70… dont certains ne font pas dans la dentelle
En 71, dans un autre registre, elle interprète la jolie femme du puissant rancher enlevée par un bandit dont elle tombe amoureuse dans le très violent Charognards
la dernière photo c’est La Chevauchée Sauvage avec Gene Hackman