LA CHARGE HEROIQUE de John Ford (1949)
D’après une histoire de James Warner Bellah.
Le dernier combat d’un officier proche de la retraite (John Wayne), avec ses soldats encerclés par des Indiens.

par Weaverjohn
Le film commence après le massacre de Little Big Horn, c’est le 2e volet de la trilogie « cavalerie » de John Ford exaltant le mythe de la Nation américaine. Le titre original (« Elle portait un ruban jaune ») évoque et reflète bien plus le lyrisme et la poésie qu’il y a dans ce film.
Il décrit la vie et les traditions d’un régiment -mauvais titre français, car peu de batailles en réalité-, l’émotion prime sur l’action, comme la très touchante scène montrant John Wayne et le vieux chef indien converti au christianisme, interprété par Chef John Big Tree, ressasser leurs souvenirs, une scène qui tord le cou à ceux qui traitaient John Ford de raciste. Un Oscar, pour les superbes prises de vue en couleurs de la Monument Valley de Winton Hoch (La prisonnière du désert).
Une phrase du personnage campé par Wayne résume à la fois un trait de caractère de l’officier, mais au-delà, tous les officiers ou éleveurs impitoyables qu’il a interprétés à cette époque : « Un soldat ne doit jamais s’excuser c’est un signe de faiblesse ».
C’est incontestablement, avec La rivière rouge, et Le Massacre de Fort Apache, un des westerns des années 1940 où John Wayne livre une de ses plus touchantes performances. Il rend son personnage du capitaine Brittles à la fois complexe et attachant, la critique lui reprocha même de ne pas jouer mais d’être tout simplement lui-même, particulièrement dans ce rôle. La grandeur et la force de John Wayne viennent du fait qu’il y avait -comme chez Clint Eastwood, James Stewart ou Gary Cooper- une parfaite osmose entre ce qu’ils étaient et les personnages qu’ils incarnaient à l’écran, raison pour laquelle aussi ces acteurs refusaient en général de camper des salauds
Les 2 autres westerns de la ‘trilogie militaire‘ de John Ford/John Wayne 1948 : Le massacre de fort Apache/1950 : Rio Grande
Il faudrait rajouter Les cavaliers en 1959, mais qui est un épisode de la guerre de Sécession

Joanne Dru (1922/1996)
De son vrai nom Joanne Letitia LaCock, Joanne Dru n’est ni une saloon gal ni une rebelle aventurière dans ses westerns, mais plutôt une jeune fille effacée, de bonne famille, sage épouse modèle, comme Grace Kelly ou Jeanne Crain, dans l’ombre du héros, ou courtisée par de jeunes et beaux officiers… qui ne résistent pas longtemps à ses yeux verts et à ses pommettes saillantes
Quelques rôles marquants néanmoins dans de grands westerns, de John Ford notamment : dans son second film, elle était la jeune fille qui s’amourache du vacher Monty Clift et qui essaie de calmer son impitoyable père adoptif joué par John Wayne, dans La rivière rouge (1948) de John Ford
Toujours chez Ford, et avec Wayne, dans La charge héroÏque (1949) elle campait la superbe brune dont les deux jeunes lieutenants John Agar et Harry Carey Jr. se disputent la main ; c’est le premier qui gagnera les faveurs de la belle
Elle retrouvait Harry Carey Jr. pour Le convoi des braves en 1950
Dans La vallée de la vengeance (1951) de Richard Thorpe, un homme et son frère adoptif (Burt Lancaster et Robert Walker) se lancent à la poursuite de celui qui a séduit leur sœur (Joanne Dru), tombée enceinte… Western qui compte, comme La rivière rouge, de belles scènes de convoi de bétail…
La rivière rouge bis : elle se mue en jolie infirmière dans L’attaque de la rivière rouge (1954), enlevée par le traître Richard Boone qui a volé un prototype de mitraillette aux Confédérés, et qu’il compte revendre aux Indiens
Ses autres westerns : Return of the Texan (1952)-Hannah Lee : An american primitive (1953)-La caravane du désert (1954)-Le pays de la haine (1957)-série La grande caravane en 57-Lueur dans la forêt (1958)
Le bagarreur solitaire (1959)