
Après la Guerre de Sécession, dans le Wyoming en plein blizzard, John Ruth emmène en diligence la criminelle Daisy Domergue, pour sa pendaison à Red Rock. En chemin, Marquis Warren, un chasseur de primes, puis Chris Mannix, le futur nouveau shérif de Red Rock, montent dans la diligence. En attendant que la tempête se calme, ils s’arrêtent dans la mercerie de Minnie, la propriétaire qui est absente
Format Panavision 70 mm, qui n’était plus utilisé au cinéma depuis les années 1960, une ouverture et la musique d’Ennio Morricone rappelant Le Grand silence de Corbucci (décor blanc et glacial, les chasseurs de primes), le thème du voyage en diligence, la suite c’est du pur Tarantino, avec numéros d’acteurs poussifs et théâtraux, trop de blablas abrutissants, scènes sanglantes et ultra-violentes, sa marque de fabrique, rebondissements percutants, huis-clos à la Agatha Christie, mise en abyme originale dans le scénario : des personnages jouent eux-mêmes une mise en scène, dévoilée dans un flash-back. Dans sa forme et son style, le film se rapproche de RESERVOIR DOGS dont il semble être une variante western, là encore le réalisateur ne fait pas dans la dentelle. Et comme dans Django unchained, le cinéaste fait voler en éclats mais sans réelle subtilité les préjugés racistes, ici à travers le personnage joué par Samuel Jackson. Le film est découpé en chapitres, faisant penser à la structure narrative du chef d’oeuvre de John Ford La chevauchée fantastique, découpé en épisodes, et qui proposait aussi un huis-clos en diligence… mais la comparaison s’arrête là.
Côté interprétation, parmi les huit salopards, Walton Goggins, Demián Bichir, dans la peau d’un Mexicain, Tim Roth, Michael Madsen, un des acteurs fétiches du réalisateur, le grand Bruce Dern, qui interprète «Le Confédéré». Des personnages qui semblent tout droit sortis d’un western-spaghetti, genre qui avait déjà influencé Django unchained, premier western de Tarantino, dans lequel jouaient déjà Bruce Dern et Samuel Jackson
Comme dans THE THING (1982) de Carpenter, qui a inspiré Tarantino, Kurt Russell se retrouve dans un huis-clos angoissant avec paysage glacial à l’extérieur.
C’est le premier western de Channing Tatum et aussi de Jennifer Jason Leigh, rendue célèbre par le thriller J.F. PARTAGERAIT APPARTEMENT (1992), sa prestation vaut le détour, elle lui vaut une nomination aux Oscars 2016. Et le 9e western de Walton Goggins, qui avait aussi joué dans Django unchained
♥ Audience Au bout de trois semaines d’exploitation aux USA, le film atteint 41,5 millions de dollars de recettes, à peine plus que le western avec Leonardo DiCaprio The revenant
♠ Musique Ennio Morricone n’avait pas fait de musique de western depuis Un génie, deux associés et une cloche en 1975. Il signe une BO lugubre annonçant le danger, avec xylophone, proche de films d’horreur comme THE THING ou du western spaghetti Le grand silence
♣ Clin d’oeil Le nom du personnage interprété par Samuel L. Jackson est Marquis Warren… qui était réalisateur de westerns
♦ Budget Le film a été tourné dans le Colorado avec un budget de 60 millions de dollars
Les 8 :

Kurt Russell et Samuel L. Jackson