Paul Newman (1925/2008)
Avec Marlon Brando, Paul Newman est un des sex-symbols des années 60-70. Il fait partie de ceux qui ont repris la place laissée libre par James Dean à sa mort.
Ses interprétations de Rocky Graziano le boxeur ou de Billy Le Kid restent à jamais gravées dans les mémoires
Comme Jimmy Dean, il incarne des rebelles dès ses premiers films, MARQUE PAR LA HAINE ou Le gaucher, d’Arthur Penn : il est Billy le Kid dans une vision sombre et réaliste le montrant comme un être torturé, seul et perdu, idéaliste assoiffé de vengeance-Dans le méconnu L’Outrage de Martin Ritt en 64, on le découvre dans la peau d’un bandit mexicain accusé de meurtre et viol… Puis pour Hombre, il est cette fois un métis qui a été élevé par les Apaches et s’embarque dans un voyage en diligence

Le gaucher – dessin de Didgiv. C’est le film qui l’a propulsé au rang de méga stars
Un des personnages qui a fait exploser sa popularité est celui d’une autre figure de l’Ouest, Butch Cassidy et le Kid (69), où il créé à l’écran, avec son partenaire Robert Reford, une nouvelle forme de complicité masculine, pleine de tendresse et d’humour (qu’on retrouvera dans L’ARNAQUE (1973)

dessin de Didgiv. Newman a coproduit le film … Ce fut un succès international. Les deux compères se retrouveront pour L’arnaque, une comédie géniale la
Même dans des rôles de dur, il rencontre la sympathie du public, comme celui de l’éleveur brutal et bagarreur en conflit avec son père du Plus sauvage d’entre tous, ou du cowboy en tandem avec Lee Marvin dans Les indésirables (1972)
Tout au long des années 60-70, il caracole en tête du box-office ; dans les années 70, Newman va tourner Juge et hors-la-loi, en 1972, il y incarne un juge Roy Bean haut en couleurs. Auteur de nombreux méfaits, il s’installe un jour dans une ville où il abat des voyous qui l’ont pris à partie. Il se proclame juge et choisit de délivrer ses verdict dans un tribunal… le saloon de la ville !
Puis c’est Buffalo Bill, barbe et cheveux longs, dans Buffalo Bill et les Indiens en 1976. le film n’est pas un succès comme les autres longs-métrages précédents de Newman

Buffalo Bill… dessin de Didgiv. Le film montre le spectacle qu’a monté Bill dans les années 1880.. Gros budget de six millions de dollars
Paul Newman a aussi joué dans deux bons films catastrophes des années 70 (LA TOUR INFERNALE et LE JOUR DE LA FIN DU MONDE) et a reçu un Oscar en 1987 pour LA COULEUR DE l’ARGENT.
Il a en outre réalisé six fictions dont RACHEL, RACHEL en 1968 qui lui a valu un Golden Globe du meilleur réalisateur
Polars : DETECTIVE PRIVE (1966) L’ARNAQUE (1973) LA TOILE d’ARAIGNEE (1975) LE POLICEMAN (1981)
Le gaucher (The left handed-gun) de Arthur Penn (1958)
Scénario : Leslie Stevens d’après la pièce de Gore Vidal
Photo : Peverell Marley-Musique : Alexander Courage

dessin de Didgiv. Erreur historique, le kid était en fait droitier. Dans le titre comme dans le film, il est gaucher
Lita Milan : Celsa
John Dehner : Pat Garrett
Hurd Hatfield : Moultrie
James Congdon : Charlie Boudre
James Best : Tom Folliard
Wally Brown : Moon
1880. William Bonney, as de la gâchette, est engagé par Turnstall, propriétaire de bétail. Turnstall, qui ne porte jamais d’arme sur lui pour éviter les conflits, est assassiné par le shérif de Lincoln et ses complices, pour empêcher son bétail d’arriver à Lincoln. Billy ne songe désormais qu’à venger son patron.
Deux des assassins dont le shérif sont tués par Billy, accompagné de son copain le cowboy Tom, Billy prend la fuite. Billy, blessé, trouve refuge dans un village où vit son ami Pat Garrett…

cinérevue. Arthur Penn propose une relecture psychanalytique et réaliste du mythe Billy Le Kid, qui rappelle, avec son Noir et Blanc, les premiers westerns psychologiques des annnées 40, et reflète une vision sombre et réaliste. Il aussi comporte des références bibliques, comme dans les westerns de John Ford
C’est un des premiers grands films en vedette de Paul Newman, considéré à l’époque comme le nouveau Brando : comme lui et comme Mitchum, il apporte et impose un jeu décontracté, sûr de lui, individualiste
Le film montre le Kid comme un homme seul et perdu, rebelle dans un monde qui lui est hostile et étranger : il n’a pas de maison, pas de but, il va où il veut aller. Il est devenu un meurtrier quand il vengea la mort de sa mère, à l’âge de 9 ans, son père est mort avant qu’il soit né. Il a le sens de l’honneur et de l’amitié, il est inculte et ne sait pas lire. Un idéaliste qui ne vit que dans l’action, poursuit ses objectifs avec une détermination absolue que ce soit tuer ses ennemis ou gagner le coeur de celle qu’il aime
Dans ce film, il venge la mort de celui qui incarnait une figure paternelle pour lui, l’éleveur qui lui avait offert un travail et l’avait pris sous son aile. Pat Garrett tente de le raisonner, mais une fois devenu shérif, va être contraint de l’affronter. Le film montre que la vraie justice peut parfois se trouver du côté de ceux que l’on désigne comme des hors-la-loi. Comme chez John Ford (l’habit ne fait pas le moine)

James Best, Paul Newman, Lita Milan. Gore Vidal n’aima pas cette version et lui préféra son remake TV en 1990…
Il y a une influence directe des portraits de rebelles brossés dans les années 50 au cinéma, comme LA FUREUR DE VIVRE
Le plus sauvage d’entre tous (Hud)-De Martin Ritt (1963)
Scénario : Irving ravetch et Harriet Frank Jr. d’après un roman de Larry McMurty
Musique : Elmer Bernstein
Avec Paul Newman : Hud Bannon
Melvyn Douglas : Homer
Patricia Neal : Alma Brown
Au Texas, un vieux rancher (Melvyn Douglas) est en conflit avec son fils (Paul Newman) qui ne s’intéresse qu’aux femmes, à la boisson et aux bagarres.
Éleveur de bétail, Homer Bannon est secondé dans sont travail par Alma, le vieil homme ne s’est pas remis de la disparition tragique de son fils aîné, dont il élève l’enfant. Il est en conflit avec Hud, son cadet, qui ne pense qu’aux conquêtes, à l’alcool et à la vitesse. Quand le troupeau semble subir par une épidémie, Hud tente de convaincre son père de le vendre avant les résultats de l’enquête vétérinaire
Comme LES DESAXES, GEANT, SEULS SONT LES INDOMPTES, JUNIOR BONNER ou LE SOUFFLE DE LA TEMPETE, on a l’impression d’être dans un western, sauf que les éleveurs de bétail et les cow-boys roulent dans des voitures… mais après tout, on voyait déjà des avions dans les westerns de Gene Autry et des voitures dans Le dernier des géants avec John Wayne…
Scénario d’Harriet Frank Jr., décédé en janvier 2020. On lui doit les scénaris de Hombre ou John Wayne et les cowboys
C’est un film plein de mélancolie analysant le choc des générations, qui dépeint la fin de l’Ouest ancien et traditionnel (valeurs incarnées par le père de Hud), en confrontation avec les jeunes générations. L’utilisation du Noir et Blanc renforce le côté authentique
Le film analyse le conflit entre la vieille école traditionnelle et la jeunesse rebelle incarnée par le petit-fils (Paul Newman)
Martin Ritt montre le fossé existant entre les valeurs des vieux cow-boys conservateurs et la révolte de la jeune génération des années 60. “Comment un homme comme moi peut-il avoir un fils comme toi ?”, se demande le pionnier à l’agonie.
Sept nominations aux Oscars, un Oscar de la meilleure actrice pour Patricia Neal (ancienne maîtresse de Gary Cooper) et Oscar du meilleur second rôle masculin pour l’interprétation saisissante de Melvyn Douglas
Paul Newman ne remporte pas l’Oscar cette année-là, c’est Sidney Poitier pour LE LYS DANS LA VALLEE