Burt Lancaster (1913/1994)
Né dans un quartier pauvre de New-York, Burt Lancaster décide de devenir acrobate dans un cirque, on le prend comme trapéziste. Il mène la vie des gens du voyage pendant des années, un accident à la main l’empêche de poursuivre dans cette voie et il se retrouve à la rue. Burt exerce plusieurs métiers (vendeur, maçon, garçon de café…) avant de s’engager comme GI pendant la guerre dans les campagnes d’Afrique et d’Italie
Un jour, en allant chercher sa femme, secrétaire d’un producteur de radio, un homme le repère dans l’ascenseur -difficile de passer inaperçu avec ses 1,98 m.- et lui propose un petit rôle à Broadway, Hal Wallis le remarque et le prend sous contrat. C’est un film noir de Robert Siodmak qui le lance : LES TUEURS (1946)
Lancaster est magnifique dans les films de guerre, de corsaires comme dans les drames de Visconti ou encore les comédies, les polars. Pour rester libre dans ses choix, comme son ami Kirk Douglas il fonde sa propre société de production en 48 avec son agent Harold Hecht. C’est ainsi qu’il a pu réaliser en 55 son propre western L’Homme du Kentucky, échec retentissant. « Je n’aime pas la mise en scène, disait-il. Mais il nous arrive à nous comédiens, de vouloir réaliser un film lorsque nous sommes seuls à pouvoir bien raconter une histoire qui nous est chère et que nous ressentons »
Comme comédien, il affiche en revanche une palette de très beaux westerns, à commencer par La vallée de la vengeance en 1951, puis avec deux films de Robert Aldrich qu’il produit en 1954 : le magnifique Bronco apache, où il campe Massaï, l’Apache rebelle
Le deuxième est Vera Cruz, tourné au Mexique. Il joue un mercenaire cynique. Puis, un petit western avec Katharine Hepburn, Le faiseur de pluie en 1956. L’année 57 est celle d’un de ses plus beaux films, Règlement de comptes à OK Corral de John Sturges, dans la peau de Wyatt Earp réglant leurs comptes aux Clanton
En 1959, Lancaster campe Ben, chef de la fratrie des Zachary, qui subissent les assauts d’Indiens… C’est le sublime Le vent de la plaine de John Huston, que Lancaster produit, un chef d’oeuvre… Il retrouve John Sturges pour le western parodique Sur la piste de la grande caravane (1965)
L’année suivante, le western « moderne » (l’action se situe en 1917) Les professionnels, Burt Lancaster interprète Dolworth, l’orfèvre en dynamitage qui avec trois autres mercenaires, part au Mexique libérer la femme d’un milliardaire américain
En 1968, humour, action et violence au menu des Chasseurs de scalps, excellent divertissement signé Sydney Pollack ; Lancaster est cette fois un trappeur qui échange ses fourrures contre un esclave noir avant de se lancer à la poursuite de redoutables chasseurs de scalps
Dans Valdez (1970), il joue un vieux métis se retrouvant impliqué dans le meurtre d’un homme qu’il voulait en fait défendre contre un puissant propriétaire terrien
Et dans L’Homme de la Loi (70) de Michael Winner, il est un shérif incorruptible, luttant contre un puissant propriétaire terrien
A nouveau un western de Robert Aldrich en 1972 : Fureur Apache, il joue un vieil éclaireur guidant un peloton de cavalerie qui veut retrouver un Apache rebelle échappé avec sa bande de sa réserve. Son nom est John McIntosh, clin d’œil à John McIntire, un acteur de second plan qui avait interprété le même type de rôle dans Bronco apache en 54, d’Aldrich aussi… Un rôle secondaire dans Buffalo Bill et les Indiens celui d’un ivrogne qui ne cesse de clamer depuis son comptoir que Buffalo Bill le directeur du cirque Le Buffalo Bill’s Wild West, a usurpé sa réputation. Burt Lancaster tourne un dernier western en 1981 : Bill Doolin le hors-la-loi
Polar :
LES TUEURS (1946)
LA FURIE DU DESERT (1946)
L’HOMME AUX ABOIS (1948)

by FCARLOS

Burt Lancaster et les actrices…

dessin de Didier Givannel
Les tueurs (The killers)-de Robert Siodmak (1946)
Avec Burt Lancaster, Ava Gardner, Edmond O’Brien, Albert Dekker, William Conrad, Jeff Corey
Un détective démêle l’écheveau d’un puzzle complexe pour une enquête que lui demande d’effectuer une compagnie d’assurances, sur le meurtre d’un homme par deux tueurs à gages
Subtil récit sur la fatalité, agencé en flash-backs, pour ce fleuron du film noir qui marque les débuts à l’écran de Burt Lancaster, et donne à Ava Gardner un de ses plus beaux rôles de femme fatale. Le début du film est inspiré d’une nouvelle d’Ernest Hemingway publiée en 1927. Ce fut un gros succès pour Robert Siodmak et un formidable tremplin pour Burt Lancaster, qui allait devenir une des grandes vedettes de l’âge d’or hollywoodien, il forme avec Ava Gardner un des couples les plus légendaires du Film noir.
Valdez is coming-De Edwin Sherin (1970-71)
En Arizona, un vieux métis, shérif mexicain (Burt Lancaster) se retrouve impliqué dans le meurtre d’un Noir qu’il voulait défendre contre un propriétaire terrien cruel (John Cypher). Il enlève la fiancée (Susan Clark) de ce dernier et exige une rançon de… 100 dollars !
Et avec Richard Jordan, Frank Silvera, Roberta Haynes, Maria Montez
Tourné dans le sud de l’Espagne, un bon western tiré d’un roman d’Elmore Leonard, mais assez violent, avec un Burt Lancaster maquillé à outrance, surprenant en métis mexicain ; le film dénonce, comme Le clan des Mac Masters la même année, la ségrégation raciale. Un petit air de western-spaghetti avec un sens du rythme et une palette d’acteurs remarquables, dont la Canadienne Susan Clark
Les professionnels (The professionals)-De Richard Brooks (1966)
Scénario : Frank O’Rourke (d’après son roman), Richard Brooks
Burt Lancaster – Lee Marvin : – Robert Ryan – Woody Strode-Jack Palance -Claudia Cardinale -Ralph Bellamy
En 1917, en pleine révolution mexicaine, quatre mercenaires partent à la recherche de l’épouse mexicaine d’un milliardaire américain nommé Grant, qui a été enlevée par le bandit Raza, celui-ci réclame une rançon de 100 000 dollars
Comme La horde sauvage sorti en 69, également sur le thème d’une horde de mercenaires, un western dur au punch incroyable, que certains ont vu comme une métaphore sur l’intervention au Viet-Nam : quels idéaux les mercenaires partant combattre un révolutionnaire mexicain (Jack Palance) poursuivent-ils ? Celui-ci n’est-il qu’une canaille, ou au contraire, comme eux, un idéaliste ?
Nul doute que ce film, tourné dans la Vallée de la Mort, a influencé Peckinpah pour sa Horde sauvage. On y retrouve le thème des héros vieillissants venant d’une autre époque, plongés dans un monde moderne en pleine mutation… le Mexique, et Robert Ryan, qui domine une belle distribution. Un film aussi sur l’honneur et l’amitié virile. Musique trépidante de Maurice Jarre
Richard Brooks :
» Dans les limites de leur action présente, ces professionnels possèdent les mêmes critères moraux et ne veulent pas les changer. Bien qu’ils n’aient plus été enrôlés dans la révolution, ils ont tâché de conserver ses valeurs de pureté, d’idéal, même dans leur métier de mercenaire. Ils pouvaient être « loués », mais ils devaient connaître le but de leur acte. Si c’était valable, ils étaient même prêts à perdre la vie. Si c’était un mensonge, ils se retireraient; se retourneraient même, comme cela se passe à la dernière minute… Ils préférent ne pas être payés que de trahir ce pourquoi ils s’étaient battus

Woody Strode par Didgiv


