Marlon Brando
(1924-2004)
« L’acteur, c’est une gigantesque imposture, une tarte à la crème, disait-il, tout le monde joue. On passe sa vie à jouer. La seule différence, c’est que les acteurs professionnels (quelques-uns du moins) connaissent quelques ficelles et se font payer pour ça ».
Inclassable, refusant toute étiquette, aimant la provocation, Brando est un sex-symbol, comme James Dean ou Marilyn… Et peut-être s’est-il lancé dans ce métier pour masquer une timidité maladive. « Je n’ai jamais vu un acteur aussi effrayé par la caméra », disait de lui le cinéaste Gilles Pontercovo…
Jeune, Brando connait un triomphe sur les planches avec UN TRAMWAY NOMME DESIR, qu’il jouera au cinéma. Ce succès lui ouvre grandes les portes du cinéma.
Il incarne avec la même puissance un boxeur, un motard rebelle ou le révolutionnaire mexicain de Viva Zapata ! en 1952 ; un Oscar pour SUR LES QUAIS, et tous les jeunes de sa génération s’identifient à lui
Il prend d’énormes risques en produisant, réalisant et interprétant un western psychologique en 1961, La vengeance aux deux visages, film au rythme lent sur le thème de la vengeance et de la trahison.
C’est le seul film que Brando réalisa entièrement (il avait en effet fait un premier essai en terminant les scènes de LES RéVOLTéS DU BOUNTY à la place de Lewis Milestone)
Dans L’Homme de la Sierra de Sidney J. Furie en 1966, il campe un chasseur de buffles qui affronte John Saxon, lequel convoite son magnifique pur-sang appaloosa… Il aura pour partenaire Jack Nicholson dans son 4e et dernier western, The Missouri Breaks, en 1976, qui n’est pas son meilleur film.
En 1997, Johnny Depp le dirige dans The Brave, l’histoire d’un Indien qui accepte de tourner dans un ‘snuff movie’ pour aider sa famille pauvre

Marlon Brando par Didgiv

Brando tourne en 1971 QUEIMADA, l’histoire d’un mercenaire incarné qui déclenche une révolte dans la petite île de Queimada, aux Caraïbes, afin de favoriser les intérêts économiques anglais. Pour faire ce film, Brando refusa de jouer dans BUTCH CASSIDY ET LE KID et THE ARRANGEMENT. A la même époque, il refusa un rôle dans LA FILLE DE RYAN, en désaccord avec les producteurs de ce film.
La vengeance aux deux visages (One-eyed Jacks) (One eyes Jack’s)-de et avec Marlon Brando (1960)
Et avec : Katy Jurado, Ben Johnson, Slim Pickens, Sam Gilman, Timothy Carey, Miriam Colon, Elisha Cook, Rodolfo Acosta, Hank Worden, John Dierkes, Ray Teal, Nina Martinez, Nacho Galindo…
Western psychologique étonnant sur les thèmes de la trahison et de la vengeance implacable, récit dense, tendu et envoûtant, au rythme lent, avec des scènes marquantes. La violence culmine dans une scène d’anthologie, où Karl Malden fouette Brando avant de lui écraser la main avec sa crosse de fusil.
Le tournage fut compliqué, à cause du caractère de Marlon Brando : en désaccord avec Stanley Kubrick qui devait réaliser le film, il décide de passer derrière la caméra (il l’avait déjà fait en partie pour LES REVOLTES DU BOUNTY).
Pour un maximum de réalité, il veut ensuite que les acteurs improvisent pour les dialogues : aucun ne connaissait la veille le texte du lendemain ! Adepte du real acting, il exige que les scènes d’ivresse ne soient pas simulées, et impose des journées de travail de 12 à 14 heures. Lui-même refusa d’être doublé. Prévu pour durer 3 mois, le tournage a duré 6 mois, et le budget est passé de 2 à 5 millions de dollars…
Enfin, Brando, très exigeant, voulait que le film dure 4 heures, mais la Paramount ne lui laissa pas la décision de diriger le montage et le ramena à 2h20
The Brave
de Johnny Depp (1997)
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Un Indien américain libéré de prison, alcoolique et au chômage, accepte d’être la victime d’un snuff video (film montrant une mort réelle), pour aider sa pauvre famille.
Avec Johnny Depp, Marlon Brando, Marsha Bell, Elpidia Carrillo, Floyd red Crow Westerman, Iggy Pop