QUELQUES POLARS AMERICAINS DES ANNEES 70-80
L’arnaque
de George Roy Hill (1974)
Deux complices montent une arnaque aux courses de chevaux pour se venger d’un bandit qui a tué un de leurs amis.
Avec Paul Newman, Robert Redford, Robert Shaw, Charles Durning, Larry D. Mann, Sally Kirkland, Kathleen Freeman
Plus que le film, un pur chef d’œuvre à tous les niveaux, la musique de Marvin Hamlisch, d’après un thème de Scott Joplin, est entrée dans la légende, et a contribué au succès du film, comme celle de BUTCH CASSIDY ET LE KID… autre film du tandem Newman/Redford. Le film s’inspire de la vie de deux frères qui, au début du XXe s., montèrent une escroquerie semblable à celle racontée dans le film. Les rôles principaux étaient prévus pour Jack Nicholson et Richard Boone, qui refusèrent de les interpréter. Oscars 1974 (bien mérités) du meilleur film, réalisateur, scénario. Et une (logique mais tardive) suite en 1983 avec Jackie Gleason.
American Gigolo
de Paul Schrader (1980)
Un escort boy de Los Angeles est soupçonné du meurtre de la femme d’un financier.
Avec Richard Gere, Lauren Hutton, Hector Elizondo, Bill Duke, Tom Stewart, Macdonald Carey…
Gros succès pour ce polar dans lequel Richard Gere joue un escort boy se retrouvant pris dans un redoutable piège. C’est à la fois un film noir, et une peinture des dessous de la société huppée de Los Angeles. John Travolta refusa le rôle principal, ce qui transforma Richard Gere en star de premier plan. Il n’avait eu jusqu’ici que des seconds rôles, hormis dans YANKS (1979). Macdonald Carey, roi des westerns de série B des années 40, a un petit rôle d’une vedette d’Hollywood.
Yakuza (The Yakuza)
américano-nippon de Sydney Pollack (1974)
Harry Kilmer, détective à la retraite, retourne au Japon après plusieurs années pour aider son vieil ami George dont la fille a été kidnappée par un chef yakuza de la mafia japonaise.
Avec Robert Mitchum, Ken Takakura, Brian Keith, Herb Edelman, Richard Jordan, Keiko Kishi, James Shigeta
Fascinant et très efficace polar se déroulant dans le milieu de la mafia japonaise, avec un Mitchum magistral, proche de son rôle de détective de ADIEU MA JOLIE (1975), et l’acteur hawaiien James Shigeta, décédé en juillet 2014, une des plus grandes stars du cinéma asiatique. La révélation du film est Ken Takakura (1931-2014), surnommé le « Clint Eastwood du Japon » ! Ce film lui apporta une célébrité internationale, il jouera également dans BLACK RAIN (1989), autre film (épatant) sur les Yakuzas.
Le scénario analyse les notions de code de l’honneur et de sacrifice d’une société traditionnelle, opposée au Japon occidentalisé. Mitchum joue un Américain amoureux de la culture nippone, connaissant parfaitement les comportements et rites du syndicat du crime japonais.
Le thème de l’Américain au Japon était déjà abordé dans LA MAISON DE BAMBOU de Samuel Fuller, et le sera à nouveau dans BLACK RAIN de Ridley Scott. Scènes de bagarres mémorables, dignes des meilleurs Bruce Lee, YAKUZA est devenu un film culte, sinon un modèle du genre… à avoir vu au moins une fois dans sa vie !
18 photos sur :
http://www.cinema.de/bilder/yakuza,1322996.html

Ken Takakura
Autres films sur les Yakuzas :
Guerre des gangs à Okinawa (1971) ; Combat sans code d’honneur (73) ; Tampopo (1985) ; Punisher (89) ; Dans les griffes du dragon rouge (91) ; Soleil levant (95) ; Samurai fiction (98) ; Dead or alive (99) ; Kill Bill (2003) ; Young Yakuza (2007)
Serpico
Italo-américain de Sidney Lumet (1973)
Avec Al Pacino, John Randolph, Jack Kehoe, Biff McGuire, Tony Lo Bianco, Jaime Sanchez…
D’après le livre de Peter Maas, l’histoire véridique d’un flic new-yorkais intègre qui dénonça la corruption qui gangrénait à tous les niveaux le New York Police Department. Il donna aussi lieu à une série avec David Birney en 1976-77. Ce fut dans les années 70 un des grands polars à succès de la Paramount –malgré une distribution avec peu de grandes vedettes- qui sortit aussi en 1972 LE PARRAIN avec aussi Al Pacino. Une grande performance de l’acteur, qui montre tout au long du récit une étonnante métamorphose, unaninement saluée, et le début de nombreux succès pour le réalisateur Sidney Lumet, qui allait diriger à nouveau Pacino dans un autre très bon polar, UN APRES-MIDI DE CHIEN en 1975.
Un autre polar montrera le quotidien de flics new-yorkais en 1981, LE POLICEMAN avec Paul Newman.
Les incorruptibles (The untouchables)
de Brian de Palma(1987)
Eliot Ness et son équipe luttent contre Al Capone, roi du crime organisé au moment de la prohibition.
Avec Kevin Costner, Sean Connery, Robert De Niro, Charles Martin Smith, Andy Garcia, Billy Drago, Richard Bradford.
Musique d’Ennio Morricone
Le scénario est basé sur les mémoires d’Eliot Ness, sorties dans les années 1950. A l’époque, Robert Stack incarna le chef des incorruptibles dans une série télévisée à succès. Première grosse production pour Kevin Costner, le film révéla Andy Garcia au public. Le rôle de Ness fut refusé par Jeff Bridges, Harrison Ford et Mel Gibson. Ce fut un énorme succès, rapportant plus de 186 millions de dollars, pour un budget de 25 millions. Etonnant qu’une suite, pourtant envisagée par De Palma, n’ait pas encore été mise en chantier.
Le chef de la police est joué par Richard Bradford, décédé en mars 2016.
Meurtre à Hollywood
Italo-américain de Blake Edwards (1988)

Alors qu’il tourne en 1929 un film muet sur la vie du légendaire Wyatt Earp, l’acteur Tom Mix apprend que le vrai Earp travaille sur le tournage comme conseiller technique. Ils deviennent amis mais un meurtre a lieu, ils unissent leur forces pour découvrir le meurtrier
Avec Bruce Willis (Tom Mix), James Garner (Wyatt Earp), Malcolm McDowell, Mariel Hemingway, Kathleen Quinlan, Jennifer Edwards, Dermot Mulroney, Bing Russell, Richard Bradford.
Scénario et dialogues subtils mêlant des éléments de polar, comédie et western, avec un tandem extraordinaire : Bruce Willis/James Garner. Ce dernier avait déjà joué dans une comédie à succès de Blake Edwards, VICTOR VICTORIA. Délicieusement rétro, avec la musique de Henry Mancini. A voir !
Tom Mix était réellement un des amis de Wyatt Earp, il pleura à l’enterrement de ce dernier. Mais l’intrigue policière de ce film, qui imagine les deux amis enquêter sur un meurtre à Hollywood, est purement fictive.
Avec dans un second rôle Richard Bradford, héros de la série L’HOMME à LA VALISE, il est décédé en mars 2016.
La fièvre au corps (Body heat)
de Lawrence Kasdan (1981)
En Floride, une femme convainc son amant, un avocat fauché, de tuer son riche époux.
Avec William Hurt, Kathleen Turner, Richard Crenna, Ted Danson, Mickey Rourke
Thriller fiévreux et sulfureux, mâtiné d’érotisme, s’inscrivant dans la lignée du FACTEUR SONNE TOUJOURS DEUX FOIS, ce fut un succès rapportant près de trois fois son budget. C’est un film noir à part entière, avec une femme fatale et forcément sensuelle, une machination diabolique, un meurtre… et pour son premier film, Lawrence Kasdan fait très fort, il réalisera plus tard deux westerns, Silverado et Wyatt Earp, montrant la même efficacité à utiliser les codes du cinéma de genre. D’excellents acteurs, dont Mickey Rourke en pyromane, et Richard Crenna dans un rôle à contre-emploi, loin de ses rôles de détectives sympathiques.