ROBERT TAYLOR (1911/1969)


La porte du Diable
« Je ne suis pas un grand acteur, je suis seulement un type qui a un aspect et une voix agréables. C’est un grand appoint pour un comédien, que les gens aiment le regarder, mais ça n’a rien à voir avec l’art de jouer » disait avec modestie (comme Clark Gable) Robert Taylor. Il était avant tout le jeune premier de style traditionnel, le dernier -avec Clark Gable- du style, après Valentino et Novaro, et il fut longtemps un des poulains de la MGM, il fut repéré par un prospecteur de talents de la MGM en 1934 restant 26 ans sous contrat :
Avec sa beauté, son flegme tout britannique et son élégance, il va embrasser les stars féminines dans des drames romantiques : Greta Garbo, Mirna Loy, Jean Harlow… En 55, sa côte explose et devient la « star américaine la plus populaire à l’étranger », il le restera jusqu’à 1960

Au début des années 40, il était surnommé » l’homme au profil parfait «
A l’heure où John Wayne devient une star, avec sa Chevauchée fantastique, Robert démarre dans le genre avec Trafic d’hommes en 1939.
Puis, il a le rôle principal de la biographie romancée Billy le kid, Le réfractaire, un des premiers westerns Technicolor
Il ne reviendra au genre que dans les années 50, avec Embuscade (1950) et le personnage d’Indien révolté de La porte du diable (50), 1er grand western ‘pro-indien’ montrant les injustices dont étaient victimes les tribus indiennes. Maquillé, avec la peau plus mate, Taylor est assez crédible, contrairement à ce que pensait Jacques Tourneur qui avait refusé de réaliser le film pensant que Taylor ne serait pas convaincant en Indien

Ne pouvant plus jouer les jeunes premiers romantiques, il se recycle dans les films d’action et épopées (QUO VADIS), ses deux meilleurs rôles sont sans doute celui du guide courageux menant un Convoi de femmes (1951) en Californie, il escorte de jolies demoiselles parties de Chicago à la rencontre de leurs futurs maris qu’elles ne connaissent pas. Le film est grand succès

Billy le Kid-dessin de Didgiv
Dans un autre registre, il campe un cruel chasseur de bisons dans La dernière chasse en 56


Vaquero avec Ava Gardner
Tous ses autres films sont des réussites du genre et la plupart devenus des classiques, que ce soit Vaquero, en 1953 ou la comédie L’aventure fantastique (54), il incarne un séduisant trappeur célibataire endurci que veut épouser Eleanor Parker…
Vient ensuite l’excellent Trésor du pendu (58) : il est Jack Wade, ancien bandit devenu shérif

La dernière chasse (fiche Télé 7 jours)
Suivent Libre comme le vent (58) avec John Cassavetes, Le bourreau du Nevada (1959), Les ranchers du Wyoming (63), sur la lutte entre ranchers et éleveurs itinérants, La pampa sauvage (66), western-paella, Le justicier de l’Arizona (67), dans lequel il joue un aventurier vengeant des fermiers mexicains assassinés (un téléfilm qui cartonna tellement à la TV américaine qu’il connut une seconde sortie en salles) ; enfin, un petit rôle dans 3 épisodes de la série Hondo en 67, on le retrouve au générique de la fusion de 2 de ces épisodes dans Hondo et les Apaches sorti en 67, il joue un propriétaire de mine
A noter aussi que lorsque son ami Ronald Reagan quitta la série Les aventuriers du Far West (52), pour se consacrer à une carrière politique -il deviendra Président des USA plus tard-, il passa le relais à Taylor comme invité et acteur, jusqu’à sa mort d’un cancer -Robert fumait deux paquets de cigarettes par jour-, à l’âge de seulement 57 ans, en 1969
Polars : SUR LA TRACE DU CRIME (1954)
♥ Côté coeur, une vie exemplaire, il a réalisé une prouesse (à Hollywood) en restant marié à sa première femme, Barbara Stanwyck, de 1939 à 1952, puis il a épousé Ursula Thiess avec qui il est resté jusqu’à la fin de sa vie, il élevait des chevaux et cultivait des légumes

Billy The kid (Billy le Kid, le réfractaire) (1941)

De David Miller (MGM)
Scénario : Gene Fowler, d’après le récit de W. N. Burns
Musique : Daniele Amfitheatrof, Lennie Hayton
Avec Robert Taylor : « Billy the Kid »
Brian Donlevy : Sherwood
Ian Hunter : Keating
Mary Howard : Edith
Gene Lockhart : Hickey
Lon Chaney Jr. : Hudson
Guinn ‘Big Boy’ Williams : Bronson

De nombreuses biographies de bandits au grand cœur fleurissent à cette époque. La MGM concocte cette adaptation –remake d’un film de 1930-, une série B de qualité taillée sur mesure pour Robert Taylor qui était à l’époque le jeune premier romantique de la MGM ; avec Le grand passage, de King Vidor, c’est un des premiers westerns tournés en Technicolor, et le premier long-métrage de David Miller.

dessin Didgiv
Il montre Billy Le Kid en un garçon-vacher plutôt sympathique, et qui sort du droit chemin pour se venger de voleurs de bétails qui ont tué ses amis. Aucune violence dans cette histoire sobre dont Frank Borzage a réalisé des scènes.

Brian Donlevy, Robert Taylor
Robert Taylor, qui était droitier, s’entraina à tenir un revolver de la main gauche pour le rôle. Brian Donlevy, habituellement abonné aux rôles de bad guys, joue l’ami d’enfance du Kid et Frank Puglia son « sidekick ».
Extérieurs ont tournés dans la Monument Valley, comme La chevauchée fantastique, deux ans auparavant, dont le héros était aussi un bandit au grand cœur.
Plusieurs autre séries B sur Billy The Kid ont été réalisés entre 1940 et 1942

drawing by Didgiv
Embuscade (Ambush) de Sam Wood (1950)
Avec Robert Taylor, John Hodiak, Arlene Dahl, Don Taylor, Jean Hagen, John McIntire, Chief Thundercloud
1850. L’éclaireur Kinsman (Robert Taylor) doit retrouver la fille d’un général enlevée par des Apaches. Il devient le rival du chef de l’expédition, le capitaine Lorrison (John Hodiak), car comme lui amoureux épris de la sœur de la disparue (Arlene Dahl)
Western de cavalerie (comme les films de John Ford) ou Tonnerre apache et mélodrame à la fois, c’est le dernier film de Sam Wood. Il évoque les guérillas apaches


Le trésor du pendu (The law and Jake Wade)
De John Sturges (58)
Jack Wade (Robert Taylor), un ancien bandit devenu shérif au Nouveau-Mexique est enlevé, avec sa fiancée (Patricia Owens), par un ancien complice (Richard Widmark), qui veut retrouver un butin que Wade avait jadis caché.
Et Robert Middleton, Henry Silva, DeForrest Kelley
Une intrigue conventionnelle qui donne l’occasion à Richard Widmark (dans le rôle du méchant) et Robert Taylor, tout de noir vêtu, de se livrer à un face à face tendu et implacable. Sans ces deux stars, Le trésor du pendu aurait pu être une banale série B
Leur duel final, tout comme l’attaque des Comanches au crépuscule, sont les scènes percutantes de ce beau western dramatique. L’affrontement de ces deux géants éclipse quelque peu de bons seconds rôles comme De Forest Kelley
Superbes décors naturels, dont une ville fantôme en pleine montagne, mis en valeur par la magnifique photo de Robert Surtees

Le trésor…-dessin Didgiv