RICHARD WIDMARK (1914/2008)

dessin Didgiv. Il pouvait incarner les bons comme les durs avec le même talent à
Sa performance dans son 1er film, un sadique ricanant quand il assassine, un thriller, l’a longtemps cantonné aux rôles de dur à cuir, une image qui fait que les spectateurs le haïssaient. Son rire de hyène, fameux, terrorisait même ses partenaires à l’écran
« Les acteurs qui ont eu le plus de succès à Hollywood ont tous créé d’eux-mêmes une sorte d’image. On n’y échappe pas ! disait-il, mais je n’ai jamais vécu selon cette marque de fabrique. Si tel avait été le cas, j’aurais passé ma vie derrière les barreaux… »

Angie Dickinson, Willie Nelson, Richard Widmark
Cette image a fléchi quand il a commencé à incarner des héros positifs, notamment dans des westerns. Widmark est l’un des rares acteurs à commencer à travailler pour la télévision tardivement (en 1971). Dans ses films, il livre d’étonnantes performances, tous ses westerns sont de grands classiques

LES CHEYENNES
Dans La ville abandonnée (47) de W. Wellman, il est le membre d’une bande de hors-la-loi dirigés par Gregory Peck
Dans Le jardin du diable (1954) d’H. Hathaway, c’est un des quatre aventuriers qui, avec Gary Cooper, guident Susan Hayward dans une région dangereuse pour sauver son mari prisonnier d’une mine d’or après un éboulement
Puis, il est un des fils du patriarche Spencer Tracy, en conflit avec lui, et qui va trahir ses frères, dans La lance brisée en 1954

ALAMO
En 1955, c’est Coup de fouet en retour, de John Sturges, il campe un homme qui veut identifier, avec une jeune femme les victimes d’un massacre commis par des Apaches

Le trésor du Pendu (dessin : Didgiv)
Dans La dernière caravane (1955), il est « Todd le Comanche », métis poursuivi par un shérif ; ils se joignent à un groupe de voyageurs, Todd va survivre à une attaque d’Indiens apaches et se porter au secours du groupe de survivants…
Il joue ensuite le bandit qui enlève la fiancée de son ex-complice, désormais shérif Robert Taylor dans Le trésor du pendu (1958), l’alchimie entre les deux acteurs fonctionne à merveille
En 1959, il partage, avec Henry Fonda, la belle affiche de L’Homme aux colts d’0r d’Edward Dmytryk

Le jardin du diable, où il est en vedette avec Susan Hayward et Gary Cooper. Il a une fin tragique se sacrifiant alors qu’ils sont poursuivis par des Indiens.. dessin de Didgiv
John Wayne le choisit en 1960 pour incarner Jim Bowie, dans Alamo, Bowie va mourir poignardé, lors de l’assaut de Fort Alamo, par les combattants mexicains du général Santa Anna

Widmark participe ensuite à deux des derniers westerns de John Ford, Les deux cavaliers, en vedette avec James Stewart, et Les Cheyennes en 64, juste après avoir joué dans la La conquête de l’Ouest, en 62, dans lequel il est le patron impitoyable du chemin de fer
Dans Les Cheyennes, il campe un officier pourchassant des Cheyennes échappés de leur réserve, parfait diplomate, il fait tout pour éviter le massacre. C’est un de ses meilleurs rôles
Widmark retrouve Edward Dmytryk pour Alvarez Kelly, en 66, qui plonge en pleine guerre de Sécession, il interprète le brutal colonel sudiste qui force violemment l’éleveur William Holden à collaborer avec ses troupes

Le jardin du diable avec Gary Cooper
Puis, toujours en 66, c’est le fermier Evans qui embarque sa famille dans la caravane vers l’Oregon, menée par le sénateur Kirk Douglas et l’éclaireur Robert Mitchum… dans La route de l’Ouest (1966), il campe un marshal intrépide dans Une poignée de plomb en 69, joue dans Talent for loving
Moins connu que ses autres westerns, Quand meurent les légendes (1972) est un film sur un jeune Inien Ute qui rejoint un rodeo itinérant et se lie d’amitié avec un vieux rodeoman alcoolo (Widmark)

(cinérevue 27 oct.66). Richard possédait une vieille ferme dans le Massachusetts à côté de laquelle Marilyn Monroe entama une liaison avec Arthur Miller quand ils se retrouvaient dans leur cachette de Sandfield
Enfin, Mister Horn (1978),où il campe le célèbre éclaireur Al Sieber qui, en 1886, recrute le jeune Tom Horn pour l’aider à capturer Geronimo
Le dernier jour en 1975, narre l’attaque des banques de Coffeyville par le gang Dalton, puis il partage l’affiche avec Willie Nelson du Dernier western, qui est… le dernier western dans lequel on le voit, mais pas celui dans lequel on l’entend, puisque dans sa dernière apparition, il a prêté sa voix au docu pour la télé Lincoln
Polars :
LES FORBANS DE LA NUIT (1950)
MADIGAN (1968)
MADIGAN (1972)

LE JARDIN DU DIABLE.

Le trésor du pendu. Encore un rôle de méchant, ancien complice de Robert Taylor, devenu shérif


by Didgiv
ALVAREZ KELLY d’ Edward Dmytryk (66)


Alvarez Kelly… dessin Didgiv
Avec
William Holden : Alvarez Kelly
Richard Widmark : Rossiter
Janice Rule : Liz
Patrick O’Neal : Stedman
Et Victoria Shaw, Roger Carmel, Richard Rust, Arthur Franz, Harry Carey Jr

Un des rares westerns décrivant le monde de l’intendance des armées (l’approvisionnement), il repose sur l’affrontement Holden/Widmark, dans le seul film qu’ils aient tourné ensemble, dommage, car il y a vraiment une alchimie entre eux, comme il pouvait y en avoir entre Widmark et Robert Taylor dans Le trésor du pendu. Une scène assez violente -pour un western de l’époque- montre ce dernier faire sauter d’une balle de revolver un doigt de William Holden. Autre scène mémorable : la charge de 2500 bovins
Le réalisateur Hal Needham fait partie des cascadeurs qui ont participé à ce film. 4e d’E. Dmytryk, un des fameux « dix » d’Hollywood à avoir refusé de témoigner devant la Maison des activités anticommunistes lors du McCarthysme



La route de l’Ouest (The Way West)
D’Andrew McLaglen (1966)
Musique : Bronislau Kaper, André Prévin

1843, les aventures d’un convoi de charriots bâchés, qui, sous la houlette d’un sénateur visionnaire et mégalo (Kirk Douglas), quitte le Missouri pour rejoindre l’Oregon. Il est secondé par Lije (Richard Widmark) et un éclaireur (Robert Mitchum)
Et : Lola Albright, Sally Field, Jack Elam, Michael McGreevey, Harry Carey Jr., John Mitchum, Peggy Stewart, Nick Cravat
Ce vieux briscard d’Andrew McLaglen livre en 1966 un western très classique, à l’heure où les Européen mettent le pied à l’étrier du western, avec des oeuvres sortant des sentiers battus-Produit par Harold Hecht (associé de B. Lancaster), un western traditionnel trois étoiles pour trois monstres sacrés : K. Douglas, R. Mitchum et R. Widmark. Beau brelan d’as, ajoutez les images de William Clothier, Lola Albright et Sally Field, Jack Elam, et le tour est joué !
Durant une scène filmée sur une rivière, L. Albright faillit se noyer et se retrouva à l’hôpital. Risqué de jouer les pionniers !
Widmark se trouvait déjà dans une caravane de pionniers… La dernière caravane… en 1956

La ville aux abois (Death of a gunfighter)
De Don Siegel et Robert Totten (69)


Frank (Richard Widmark) tente de maintenir l’ordre dans une petite ville d’où on tente de le déloger, quand il tue en état de légitime défense un alcoolique. Il affronte les membres corrompus de la ville…
Et avec Lena Horne, Caroll O’Connor, Royal Dano, John Saxon, Morgan Woodward, Larry Gates, Dub Taylor, Kathleen Freeman,Harry Carey Jr.

Réalisé par un certain Alan Smithee… pseudo utilisé par les cinéastes dont l’oeuvre avait été contre leur volonté coupée et mutilée au montage. En réalité, Widmark était en désaccord avec R. Totten qui commença le tournage ; il fut remplacé par Don Siegel, qui refusa ensuite d’être crédité au générique

Widmark, pas très diplomate sur ce coup-là, refusa alors le nom de Totten au générique, c’est pourquoi le nom de Smithee fut créé pour éviter toute discorde.
Tourné dans la célèbre ville de l’Ouest reconstituée d’Old Tucson (Rio Bravo). Lena Horne, actrice et chanteuse née à Brooklyn, chante Sweet apple wine