La horde sauvage (The wild bunch) De Sam Peckinpah (1969)
Avec : William Holden, Ernest Borgnine, Warren Oates, Robert Ryan, Edmond O’Brien, Jaime Sanchez, Ben Johnson, Emilio Fernandez, Strother Martin, Albert Dekker, L.Q. Jones, Bo Hopkins, Dub Taylor, Jorge Russek, Alfonso Arau, Aurora Clavel
La horde sauvage a réinventé le western américain, en pleine explosion du western européen. A la fois traditionnel, dans sa construction, et moderne, par la vision qu’imprime Sam Peckinpah tout au long du film, le superbe générique à lui seul donne le ton (on voit des scorpions attaquer des fourmis rouges ; la fin du film montre des vautours s’abattre sur un champ de bataille au Mexique, où est tourné le film).
100% d’action pour un récital non-stop de fusils, mitraillettes, pistolets et dynamites en tout genre, qui rencontrera les faveurs du public
« Je voulais montrer à quoi ressemble réellement une fusillade (…) Ils pensent que j’ai inventé la violence, que c’est tout ce qui m’intéresse, que je jouis quand des gens se font sauter la cervelle dans mes films… ça me rend malade » disait Peckinpah
En pleine ère “spaghetti”, il invente un nouveau western, fable désenchantée et funèbre aux notes mexicaines, crépusculaire et ultra-violent… du Tarantino avant l’heure. Alors que Duke-John Wayne vient de se lancer dans la franche propagande anticommuniste avec ses BERETS VERTS, Peckinpah conteste au contraire le pouvoir (Nixon) et interpelle le spectateur avec cette sombre allégorie d’une Amérique engluée dans la guerre du Vietnam. Dans le film, des mercenaires se retrouvent piégés, en 1913, dans un violent conflit qui n’est pas le leur, un univers où la violence fait rage… et atteint tout le monde, hommes, femmes et enfants
Défendant au départ non pas les pauvres Mexicains mais des tyrans, les anti-héros William Holden, Ernest Borgnine, Edmond O’Brien, Warren Oates -acteur fétiche de Peckinpah- connaissent une rédemption et plongent dans un véritable bain de sang, le chasseur de primes Robert Ryan qui les traquait rejoint aussi les révolutionnaires, après le carnage final sanglant, et c’est peut-être bien lui le seul héros du film…
Ce western réalisé par un génie de la caméra, qui recrée les codes cinématographiques, avec des ralentis et des gros plans, a aussi été vu comme une sorte de réaction aux westerns-spaghettis italo-espagnols… qu’il imitait dans la forme aussi
Une escalade de la violence qui s’estompera dans le western dès les années 80-90, jusqu’au Django Unchained de Tarantino.
Aurora Clavel (Aurora Clavell) (1936, Mexico)
Actrice mexicaine repérée par Sam Peckinpah qui la fait jouer dans Major Dundee (1965) et sa célèbre Horde sauvage (1969). Vue aussi dans le western mexicain Rancho Solo (1967), La bataille de San Sebastian (1968) avec Charles Bronson, El Bastardo (68), le plaidoyer pro-indiens Soldat Bleu (1970) de Ralph Nelson, où elle jouait une Indienne qui se fait torturer ; Nelson la dirige à nouveau dans La colère de Dieu en 1972… Peckinpah encore avec Pat Garrett et Billy le Kid en 1973, Winnetou le mescalero (1980) qui est un épisode d’une série qui a fait long feu