Soleil rouge (Sole rosso/Red sun)-Western franco-italien de Terence Young (1971)
Scénario : Laird Koenig, Denne Bart Petitclerc, William Roberts, Lawrence Roman d’après le roman de William Terry (« Série Noire ») – Musique : Maurice Jarre-Photo : Henri Alekan
Avec Charles Bronson : Link
Toshiro Mifune : Kuroda
Ursula Andress : Cristina
Alain Delon : Gotch
Capucine : Pepita
Barta Barri : Paco
Guido Lollobrigida : Mace
Monica Randall : Maria
Luc Merenda : Chato
Années 1870, dans l’Ouest et au Mexique, l’ambassadeur du Japon voyage en train, accompagné de deux samourais ; quand soudain une bande de bandits dirigés par Link et son second Gotch arrêtent le train pour s’emparer d’un chargement d’or dans le wagon postal. Gotch trahit Link et tente de le tuer.
Puis, il vole aussi un vieux sabre japonais que le Samouraï venait offrir, de la part de son empereur, au Président américain à Washington. Kuroda, le seul survivant parmi les samourais qui escortaient l’ambassadeur, trouve Link et le soigne. Link va monter une association avec le samourai : retrouver Gotch…
Sortant des sentiers battus, ce film inclassable et baroque est un western-spaghetti franco-italien, les scènes d’extérieur ont été tournées près d’Alméria en Espagne.

Le réalisateur est américain utilise le concept « un samourai au Far West », qu’on retrouvera dans La brute, le colt et le karaté, et joue avec une certaine finesse sur les contrastes entre les personnages joués par Charles Bronson, l’aventurier américain sans foi ni loi et Toshiro Mifune, le garde du corps du samourai avec son code de l’honneur.
Un brin d’érotisme avec Ursula Andress, et Monica Randall dans une scène très suggestive (avec Toshiro Mifune !), la présence d’Alain Delon, plein de fougue, complète cette appétissante brochette d’acteurs… beau règlement de comptes final dans un champ de bambous avec attaque d’Indiens. La magnifique photographie d’Henri Alekan et le leitmotiv musical lancinant, signé Maurice Jarre, font beaucoup dans la réussite de ce film.Gros succès en Europe et au Japon, mais pas aux USA.

Monica Randall
Toshiro Mifune (1920/1997)
L’Occident a découvert le plus célèbre de tous les acteurs japonais (né en Chine), Toshiro Mifune, avec les films de Kurosawa et le feuilleton SHOGUN, dans les années 80.
Cette star internationale a aussi tourné dans un western souvent diffusé à la télévision française à la même époque, Soleil rouge de Terence Young (1971).
Il y incarnait un samouraï à la recherche du sabre d’or qu’un malfrat (Alain Delon) a volé. Ce dernier a aussi trahi un de ses complices (Charles Bronson), qui va aider le noble samouraï à retrouver l’objet perdu.
Le scénario joue beaucoup sur l’opposition entre le rigide samouraï, avec ses principes, face aux hors-la-loi bourru incarné par Bronson.
C’est la rencontre de deux mondes. Mifune se souvenait du tournage :
« En tournant SOLEIL ROUGE, nous avions, mes partenaires et moi, des rapports curieux. Je trouvais Ursula Andress très belle, très courageuse.
Un jour, elle s’était blessée à la main et a continué à travailler comme si elle n’avait rien ressenti malgré sa souffrance. (1) Avec Alain Delon, j’ai entretenu des rapports courtois. Ce fut plus difficile avec Charles Bronson. C’est un homme peu commode, taciturne. Notre premier contact ressembla au duel que nous devions avoir dans le film.
Au moment où il montait à cheval, par le pied gauche, comme le font les cowboys, il me vit faire la même chose du pied droit et se tournant vers Terence Young, il lui demande : « Qu’est-ce que c’est que ce gugusse ? »… Bronson ignorait que c’était la façon de monter des samouraïs. Dès qu’il me vit galoper, il révisa son jugement ».