RANDOLPH SCOTT (1903/1987)
Randy affiche un des plus beaux palmarès western en quantité comme en qualité, il a tourné beaucoup de séries B et il n’y a rien à jeter ! C’est un des rares à avoir fait uniquement carrière dans le western avec Tom Mix ou William Hart
Il l’a bouclée avec un western, se retirant du cinéma, devenu multimillionnaire. Assez traditionnaliste, il n’aimait pas la façon dont le cinéma évoluait ; il a préféré se retirer avec dignité
Il appartient à la dynastie des derniers des cow-boys « classiques », comme John Wayne, Gary Cooper : un physique avenant, une silhouette imposante (1m91), une sveltesse et une élégance qui lui ont valu d’être surnommé « le gentleman de Virginie »… et, surnom moins reluisant : « Visage de pierre », dû au manque d’expression de son visage.
Il part, en trichant sur son âge, participer en France aux combats de la 1ère Guerre Mondiale (comme mon arrière grand-père!), puis, à son retour, des amis lui présentent Howard Hugues ; la passion qu’à Randy pour l’équitation lui coûte cher et il accepte de tourner dans un nombre impressionnant de séries B… il montera à cheval jusqu’à son dernier jour.
Ses premières apparitions remontent à 1928, dans des comédies où il sert de faire-valoir à Shirley Temple. Très vite des westerns, en 1929, beaucoup de séries B, il apprend à Gary Cooper, alors débutant, à attraper l’accent du sud pour Le Virginien, dans lequel il a un tout petit rôle, et joue dans les premiers films d’Henry Hathaway adaptés de Zane Grey pour la Paramount : Heritage of the desert (1932) puis Wild horse Mesa (1932), Sunset Pass (1933), Man of the forest (33), La dernière ronde (1934) et The thundering herd, où il est un chasseur de bisons moustachu et enfin To the last man (1933). Encore deux autre Zane Grey, Wagon wheels (1934) et Home on the range en 1935.
Après Rocky mountain mystery (35) et un second rôle dans Roses de sang (35) sur la guerre Civile, il est la vedette de Sagamore le Mohican en 1936 et La furie de l’or noir (37); puis La ruée sauvage (38) et un 3e rôle dans Le brigand bien-aimé, en 1939, sur l’histoire des frères James, Frontier Marshal (il est Wyatt Earp), et une autre sur les frères Dalton, Les Dalton arrivent en 1940, après avoir été en vedette de Susannah of the Mounties.
Dans Les pionniers de la Western Union (1940), son premier rôle important dans un western, il campe un aventurier veillant sur le troupeau qui suit les poseurs de la ligne de télégraphe transcontinental.
C’est avec Michael Curtiz qu’il se révèle, entre Errol Flynn et Humphrey Bogart, dans La caravane héroique en 1940.
Cette année-là, Scott a déjà tourné 42 films, dont de nombreux petits westerns de série. Il joue le bandit confédéré ami de Belle Star (Gene Tierney) dans La reine des rebelles en 1941.
Ses rôles s’étoffent. Il donne la réplique à John Wayne dans Les écumeurs en 1942, Claire Trevor dans Les desperados de Charles Vidor en 43, à Bruce Cabot dans La vallée maudite en 1947, James Warren dans Bad man’s Territory (1946). Et tourne un western musical sur la ruée vers l’or au Canada, Belle of the Yukon (1944)…
Quatre réalisateurs vont en faire une grande star dans les années 40-50 : Edwin L. Marin, Ray Enright, André de Toth et Budd Boetticher.
Edwin L. Marin le dirige dans 9 films dont 7 westerns : Canadian Pacific… Abilene town (46) et Colt .45 … L’Homme de Kansas City (1949), La piste des caribous (50)… La furie du Texas (51) et Sugarfoot (1951)…
Puis Ray Enright dans cinq films, où il est en vedette : Ton heure a sonné (1948) puis Du sang sur la piste en 47, La descente tragique en 48. Ray Enright sculpte, avant De Toth et Boetticher, l’image du cow-boy solitaire au visage buriné, au passé flou et aux motifs secrets.
Dans Far West 89, en 1948, il est le chef de la police qui traque des bandits. Il joue dans le premier western de John Sturges : Les aventuriers du désert (1949) puis Gordon Douglas le dirige dans deux westerns : Face au châtiment (49) où il joue le pilleur de banques Bill Doolin, avant L’homme du Nevada (1950). En 51, c’est La bagarre de Santa Fe.
Le Hongrois en exil André de Toth reprend l’image du cowboy solitaire dans six films dont Les conquérants de Carson City en 1952, où Scott affronte Raymond Massey, redoutable chef de bandits, Le cavalier de la mort (1951), Les massacreurs du Kansas (53).
La même année Roy Huggins le fait jouer dans Le relais de l’or maudit, où il joue un bandit confédéré, puis, De Toth à nouveau, dans trois westerns : Terreur à l’Ouest (54), La trahison du capitaine Porter et Le cavalier traqué, il est un convoyeur de diligences luttant contre des hors-la-loi.
C’est en 1955 un courageux shérif dans Ville sans loi puis un vengeur implacable dans Dix hommes à abattre de Bruce Humberstone, suivent Le vengeur (57), La furieuse chevauchée de Lesley Selander. Puis Les rôdeurs de l’aube… La mission du capitaine Benson…
Randy a commencé à produire la plupart de ses films. Il entame une collaboration fructueuse avec Budd Boetticher (les 7 films du cycle ‘Ranown’), parmi lesquels ses meilleurs westerns, et les plus originaux en tout cas, fruits du travail de plusieurs talents : scénarios de Burt Kennedy, des acteurs récurrents (Lee Marvin, Richard Boone, Claude Akins, Karen Steele), le tout filmé dans des extérieurs grandioses. C’est John Wayne qui avait conseillé à Boetticher d’engager Scott…
On retrouve souvent le même type d’intrigue avec une partie en huis-clos : un groupe d’homme, avec une femme, se retrouvent dans un lieu avec un danger extérieur (des bandits, des Indiens). Kennedy et Boetticher font alors bouillir la marmite ; comme John Ford, ils montrent que le statut social et l’apparence ne reflétent pas l’intérieur de la personne, le danger et la tension qu’il crée révèle la véritable personnalité des êtres… L’habit ne fait pas le moine : Sept hommes à abattre (1956), L’homme de l’Arizona (57), un des meilleurs, et L’aventurier du Texas (1958), puis Le courrier de l’or (59) sur le thème de l’acheminement de l’or lors de la guerre de Sécession.
Il interprète un vétéran de la guerre de Sécession qui recherche le meurtrier de sa femme dans Le vengeur agit au crépuscule (1957), puis un ancien shérif voulant venger le meurtre de sa femme dans La chevauchée de la vengeance.
Enfin, et peut-être le meilleur de tous, Comanche station, il campe le parfait poor lonesome cow-boy, qui ramène une femme, que les Apaches ont libérée, vers son mari qui a promis une prime, un chasseur de primes brutal (excellent Claude Akins) veut la tuer pour toucher la prime…
Son chant du cygne est celui du shérif vieillissant convoyant de l’or d’une mine, engagé par une vieille connaissance, Joel McCrea dans Coups de feu dans la Sierra, de Sam Peckinpah (1962) ; il va trahir son vieux copain et voler l’or… Son image vole en éclats. Les héros ne sont décidément plus ce qu’ils étaient !

par FCarlos
CANADIAN PACIFIC de Edwin L. Marin (1949)
Un expert de la ligne de chemin de fer Canadian Pacific (Randolph Scott) combat des trappeurs faisant le commerce de fourrures, qui provoquent une rebellion indienne pour empêcher la contruction de la voie ferrée.
Et avec Jane Wyatt, J. Carrol Naish, Victor Jory, Robert Barrat, Nancy Olson, Walter Sande, Don Haggerty, John Parrish, John Hamilton, Edmund Cobb, Norman Jewison, Cap Somers, Chief Yowlachie…
Les pionniers de la Western Union (Western Union)-De Fritz Lang (1940-41)
Réalisateur 2e équipe : Otto Brower
Producteurs : Harry Joe Brown, Darryl F. Zanuck
Scénario : Robert Carson, d’après un roman de Zane Grey
Avec Randolph Scott : Vance Shaw
Robert Young : Richard Blake
Dean Jagger : Edward Creighton
John Carradine : Doc Murdoch
Virginia Gilmore : Sue Creighton
Et Russel Hicks, George Chandler, Chief John Big Tree (le chef Sioux), Chief Thundercloud, Iron Eyes Cody, Francis Ford, Tom London, Kermit Maynard, Jay Silverheels.
1861. L’ingénieur Edward Creighton a la mission de superviser la pose de la ligne du télégraphe transcontinental entre Omaha et Salt Lake City… Les équipes qui s’y attellent doivent traverser une région peuplée d’Indiens et de bandits. Avec l’aide de sa sœur Sue, il recrute du personnel, notamment un aventurier nommé Vance Shaw...
Ce beau western épique retrace la mise en place du premier réseau télégraphique du Far West, qui allait de l’Atlantique jusqu’au Pacifique. C’est l’un des trois westerns de l’Autrichien Fritz Lang (avec Le retour de Frank James et L’ange des maudits).
Quand Fritz Lang découvre que les Indiens embauchés sur le tournage sont petits et trappus, comme dans les tribus du Sud-Ouest, cela ne cadre pas avec l’image qu’il avait de l’Indien, grand, viril et musclé, il les renvoie pour prendre d’autres figurants correspondant plus à sa vision, comme Iron Eyes Cody. Cet acteur aux origines siciliennes épousa une Indienne et adopta deux petits Indiens, se présentant souvent lui-même comme un Natif Américain.
On retrouve toutefois dans la distribution trois natifs américains, le Mohawk canadien Jay Silverheels, dont c’est un des premiers westerns, Chief Thundercloud et Chief John Big Tree.

Fritz Lang – by Didgiv
La bagarre de Santa Fé (Santa Fe)-de Irving Pichel (1951)
Après leur service dans la Guerre Civile, 4 frères ont des trajectoires différentes et se retrouvent d’un côté et de l’autre de la loi jusqu’au règlement de comptes final qui les oppose…
Avec Randolph Scott, Janis Carter, Jerome Courtland, John Archer, Jock Mahoney, Irving Pichel, Chief Thundercloud, Victor Adamson
On retrouve de bons seconds rôles, mais dans des petits rôles… et les seconds rôles sont des acteurs assez insignifiants. La vedette, elle, est -avec Gary Cooper et John Wayne-, un des rois des cowboys du cinéma de cette époque : l’élégant Randolph Scott, il est ici à l’apogée de sa carrière, qu’il poursuivra ensuite dans les excellents films de Budd Boetticher.
Bad man’s territory (La ville des sans-loi)
de Tim Wheelan (1946)
Le sheriff Rowley (Randolph Scott) et son frère John (James Warren) se rendent dans un territoire indien ou ont trouvé refuge des bandits dont Jesse James (Lawrence Tierney) et Bob Dalton (Steve Brodie).
Et avec Ann Richards, George ‘Gabby’ Hayes, Ben Johnson.
Westerns très en vogue dans les années 1940, qui font se croiser des bandits célèbres, époque aussi où le public américain raffole de biographies romancées de hors-la-loi. Chanson Oh Susannah jouée par George Hayes à l’harmonica.
Belle of the Yukon de William A. Seiter (1944)
Romance et aventures dans la ruée vers l’or au Canada
Avec Randolph Scott, Gypsy Rose Lee, Dinah Shore, Bob Burns, Guinn Big Boy Williams, Robert Armstrong, Florence Bates
Sur un scénario de James Edward Grant, c’est un western musical sur la ruée vers l’or peu connu de Randolph Scott, devenu le roi du western à cette époque. Bob Burns était connu pour avoir inventé un instrument musical étonnant nommé ‘Bazooka’ dont il joue dans le film. Les GI’s donnèrent ce nom pendant la guerre à leur rocket anti-tank car elle ressemblait à cet instrument