Les proies (The beguiled) (1971)
de Don Siegel
Scénario : Thomas Cullinan, Albert Maltz et Irene Kamp
Musique : Lalo Schiffrin
Avec Clint Eastwood : caporal McBurney
Geraldine Page : Martha, la directrice
Elizabeth Hartman : Edwina, l’assistante
Jo Ann Harris : Carol
Darleen Carr : Doris
Mae Mercer : Hallie, la servante
Pamela Ferdin : Amelia
John, un soldat nordiste blessé, est secouru par une adolescente d’un pensionnant sudiste pour jeunes filles. Les employées et élèves de l’établissement sont au départ effrayées par la présence de ce guerrier, mais bientôt, il attise le désir de la directrice, de son assistante et même de quelques pensionnaires. Il repousse la directrice et lui préfère Edwina. Après une chute dans un escalier, la directrice l’ampute d’une jambe pour éviter la gangrène. Il décide d’épouser Edwina. La jeune fille va ramasser des champignons mortels, qui vont l’empoisonner…
Clint Eastwood est entouré exclusivement de femmes, dont Geraldine Page (Hondo), dans ce film qu’il co-produit, un des rares où il connait un sort tragique et c’est sa troisième collaboration avec Don Siegel, après UN SHERIF à NEW YORK (1968) et SIERRA TORRIDE (1970).
La guerre de Sécession sert de cadre à un huis-clos psychologique tendu et insolite, abordant des questions de sexualité (l’inceste, la castration…) et aussi celle de la frustration, les femmes du pensionnat n’approchent aucun homme, et l’arrivée du soldat blessé va causer chez elles des explosions, des implosions et une violence extrême.
Le titre original est THE BEGUILED, ce qui signifie les « séduites » ou « le séduit », les unes jouent, comme un chat avec une souris avec le soldat, qui croit au début pouvoir les manipuler. Un film avec une atmosphère très noire, il fut jugé sexiste par les organisations féminines à sa sortie.
Le pensionnant est un peu une métaphore et le miroir de la guerre, qui est en arrière-plan : le soldat blessé croit pouvoir s’en sortir, grâce à celles qui le recueillent (l’Armée ?), mais celle-ci le conduisent tout droit en enfer, et toutes ses tentatives seront vaines (la seule aurait été qu’il s’échappe, déserte…). Le premier plan du film montre des cadavres de soldats pendant la guerre de Sécession.
Le film fut un échec, car vendu comme un film d’action, alors que c’est un thriller psychologique, et le public n’aima pas voir Eastwood dans le rôle de ce personnage cynique, et surtout de le voir mourir (tout comme les fans de John Wayne n’ont pas vraiment aimé le voir mourir dans LES COWBOYS). Il demeure malgré tout captivant.
LES PROIES de Sofia Coppola (2017)
Avec Colin Farrell, Nicole Kidman, Kirsten Dunst, Elle Fanning, Oona Laurence, Angourie Rice.
Sofia Coppola a décroché le prix de la mise en scène à Cannes avec son remake du drame psychologique de 1971 signé Don Siegel (sorti en France sous le titre Les proies), drame qui se déroulait pendant la guerre de Sécession et dont la vedette était Clint Eastwood
L’histoire : elle est basée d’après le roman genre « Southern Gothic » de Thomas P. Cullian, elle raconte l’histoire d’un soldat nordiste blessé, il est secouru par une adolescente d’un pensionnant sudiste pour jeunes filles, où il espère reprendre des forces. Il va attiser les désirs et les jalousies féminines, la directrice du pensionnat et ces demoiselles vont en fait lui en faire voir de toutes les couleurs