CHARLTON HESTON (1923/2008)
Cet acteur n’a tourné qu’une poignée de westerns, son image est davantage associée au genre fresque épique/biblique, avec des films comme BEN HUR ou LES 55 JOURS DE PEKIN.
Il excellera aussi à partir des années 60-70, dans les films catastrophe et de science-fiction, LA PLANETE DES SINGES ou l’étonnant SOLEIL VERT.
Et dans le lot, aucun navet, ni aucune série B : des rôles qu’il a tous librement choisis, se vantant d’être resté un acteur indépendant tout au long de sa carrière, ce qui explique que sa carrière est jalonnée de très beaux films. C’est aussi un des rares acteurs venant de la télévision et devenu en quelques années un monstre sacré au cinéma… comme Yul Brynner, Paul Newman ou Jack Lemmon.
Né Carlton Carter, il fait ses débuts à Broadway puis à la télévision, présentant en direct des grandes productions. Il tourne deux films au cinéma en 1941, avant une période de vaches maigres. Puis, il joue un Blanc élevé parmi les Sioux dans son premier western, Le fils de Géronimo, en 1951 suivi en 53 de Pony express de Jerry Hopper et Le sorcier du Rio Grande, qui offre un combat musclé avec Jack Palance, le personnage campé par Heston s’inspire d’un célèbre éclaireur dans les guerres contre les Apaches.
Ses premiers rôles marquants sont dans Terre sans pardon (1956) puis Horizons lointains, en 1955, où il joue l’explorateur William Clark, et Les grands espaces, de William Wyler la même année.
Après le triomphe de BEN HUR, de William Wyler, Heston va délaisser les grands espaces et les chevauchées pour se consacrer aux productions colossales historiques, où il excelle particulièrement (LE CID, LES 55 JOURS DE PEKIN…)
Retour aux sources de l’Ouest avec, en 1965, Major Dundee : de Peckinpah alternant scènes d’action et dialogues entre Richard Harris, le Sudiste cultivé, et Heston, plus brut de décoffrage. Certains virent dans son personnage de commandant inflexible un des meilleurs rôles de sa carrière. Il recrute des hommes pour traquer un Apache et sa bande en fuite vers le Mexique. C’est un homme qui poursuit son objectif obstinément, mais dont on découvre les faiblesses morales…
Sa hauteur (1m94) convenait bien à ce type de rôle d’officier ou de héros solitaire comme dans Will Penny en 67 ; 7 ans plus tard, l’inégal Loi de la haine est gangréné par la violence qui déferle au cinéma ; enfin, il s’évadera encore vers la SF (SOLEIL VERT, LA PLANETE DES SINGES) et le film catastrophe. Notons en 72 classique et réussie adaptation du roman de Jack London, qui a toutefois aujourd’hui un peu vieilli, L’appel de la forêt, mais garde intacte toute son émotion. Et un autre films de trappeurs dans décors enneigés, La fureur sauvage, en 79, produit par son fils Fraser. Son dernier western est Tombstone en 93, il sera encore le narrateur de la mini-série sur l’histoire du Texas Texas (1994)
♥ Causes. Heston a été dans les années 60 un des premiers acteurs, avec Marlon Brando, à combattre, notamment aux côtés de Sidney Poitier et Harry Belafonte, dans les marches pour l’égalité raciale. Fervent Républicain, il comptait parmi ses intimes l’acteur (devenu Président des USA) Ronald Reagan. Plus contesté sera son engagement pour la NRA (National Rifle Association) pour le port des armes
♦ Tournage. Tournage de Will Penny : article de Ciné Revue de 1967… Charlton parle d’un de ses autres ami Yakima Canutt
films d’aventures :
LA PLANETE DES SINGES (2001)
LA MAIN QUI VENGE (1950)
LA SOIF DU MAL (1958)
Le fils de Géronimo (Le serment des Sioux) (The savage)-De George Marshall (1952)
Et avec Susan Morrow, Peter Hanson, Joan Taylor, Don Porter, Ted de Corsia, Milburn Stone, Chief American Horse, Iron Eyes Cody.
Tout premier western dans lequel apparaît Charlton Heston, qui joue un Blanc élevé parmi les Sioux se retrouvant partagé, au moment du conflit entre les deux camps, ses deux cultures. Il montre déjà sa belle musculature, qu’il exhibera plus tard dans BEN HUR et LA PLANETE DES SINGES. Joan Taylor joue l’Indienne Luta. Quelques Indiens au générique, mais dans des rôles secondaires, le film est parfois considéré comme pro-indien. George Marshall montre son savoir-faire avec de superbes scènes d’action, le film fut tourné dans les magnifiques paysages de Black Hills (sud Dakota). Titre français trompeur puisqu’il n’évoque nullement Géronimo, les tribus représentées dans le films sont les Crows et les Sioux.
Le sorcier du Rio Grande (Arrowhead)
de Charles Marquis Warren (1953)
Et avec Jack Palance, Katy Jurado, Brian Keith, Mary Sinclair, Milburn Stone, Richard Shannon, Lewis Martin, Frank DeKova, Robert J. Wilke.
Décors grandioses (Fort Clark et Hobbs Ranch, Texas) et de bons acteurs comme Charlton Heston tout en muscles -une bonne préparation pour BEN HUR !- qui affronte, dans un corps à corps Jack Palance : c’est l’affiche du film et, au passage, remarquons la beauté des affiches de films de l’époque, la plupart des dessins et peintures magnifiques aux couleurs éclatantes. Celles des films d’aujourd’hui sont très souvent des photos insipides, images de synthèse. Ce n’est plus un artiste qui les créé, ou alors très rarement, mais un robot derrière son ordinateur. Jack Palance est fascinant dans la peau d’un redoutable et intelligent Apache. Avec la Mexicaine Katy Jurado, métisse apache (elle venait de jouer dans Le train sifflera trois fois)
Le triomphe de Buffalo Bill (Pony Express) ( Les cavaliers du Pony Express)
De Jerry Hopper (1953)
Evocation de la création du Pony Express avec des héros comme Buffalo Bill (Charlton Heston) et Wild Bill Hickok (Forrest Tucker).
Et avec Rhonda Fleming, Jan Sterling, Porter Hall, Henry Brandon, Chet Brandenburg, Pat Hogan, Cap Somers
Du grand spectacle : le souffle de l’épopée historique est là, avec les héros virils campés par Charlton Heston et Forrest Tucker bataillant contre les Indiens et les méchants séparatistes californiens, la paire d’as de charme se nomme Rhonda Fleming et Jan Sterling, réunies dans une scène de bain assez osée pour l’époque
Le récit comprend des clichés inévitables propres à ce genre d’histoire, le tout néanmoins parfaitement ciselé dans un scénario de Charles Marquis Warren d’après l’histoire de Frank Gruber. Peu soucieux de la vérité historique, Buffalo Bill n’avait en réalité que 14 ans à l’époque de la création du Pony Express et ni lui ni Wild Bill Hickok n’en sont les créateurs. Remake de Pony Express (1927)
L’appel de la forêt (The Call of the Wild) (Il richiamo della foresta) (La selva blanca)
Western franco-anglo-italo-hispano-(ouest) allemand (1972)
De Ken Annakin
Sorti en France en octobre 1973.
Scénario de Harry Alan Towers, Win Wells, Peter Yeldham, Hubert Frank (pour la version allemande) d’après le roman de Jack London
Musique de Carlos Rustichelli
Photo : John Cabrera
Avec
Charlton Heston : John Thornton-Michèle Mercier : Calliope Laurent-Raimund Harmstorf : Pete-George Eastman : Black Burton-Maria Rohm : Mercedes-Juan Luis Galiardo : Seze-Sancho Gracia : Taglish Charlie-Rik Battaglia : Dutch Harry
Les aventures d’un chien de traîneau, en Alaska, pendant la ruée vers l’or de 1896.
Buck, un berger allemand, est arraché à sa douce vie californienne par des voleurs et se retrouve dans le grand froid à tirer un traîneau dans l’Alaska de la ruée vers l’or. Il va se lier d’amitié avec ses nouveaux maîtres John Thornton et Pete, mais lorsque ceux-ci décident à leur tour de chercher de l’or, Buck va se retrouver livré à lui-même et aller vivre avec une louve qu’il aime…
Au milieu du déferlement de violence des westerns spaghetti en ce début des années 70, de l’odeur âcre de la poudre d’Alméria, c’est un véritable bol d’air pur qu’on respire avec ce beau film d’aventures de facture classique, hymne à la nature réalisé par un bon artisan du genre, Ken Annakin
Il reconstitue avec efficacité l’Alaska de la ruée vers l’or, des combats de chiens et du Wilderness blanc et glacé
Certaines scènes du film (surtout le début) ont mal vieilli, mais l’émotion si l’on se plonge dans le film, est toujours là, et culmine dans l’éprouvante scène finale. C’est aussi de tous les films qui ont adapté le roman de Jack London, certainement le plus fidèle et celui dans lequel le chien a autant d’importance que les autres acteurs… Comme dans la version de Wellman en 1935, on ressent l’amour du réalisateur pour les animaux, à la manière dont est montrée la relation d’amitié entre le chien et l’humain