Western américain de Kelly Reichardt (2019)
Avec John Magaro, Orion Lee, Toby Jones, Ewen Bremner, Jared Kasowski, la vache Evie, René Auberjonois, Gary Farmer
Musique de William Tyler
1820, Oregon, les péripéties d’un cuisinier et d’un immigrant d’origine chinoise qui se lient d’amitié et comptant faire fortune, montent un commerce de beignets dans un comptoir… en volant le soir le lait de la première vache introduite en Amérique et appartenant à un notable du coin…
Western forestier qui sort des sentiers battus, c’est un « frontier movie » (films sur les pionniers) dans la pure tradition, avec de belles séquences filmées dans les bois et les comptoirs forestiers, où se croisaient toutes sortes d’individus erratiques : trappeurs, aventuriers, Indiens, militaires, le tout dans un souci d’authenticité. Il sort des sentiers battus car il est filmé avec des cadrages serrés, rapprochés (contrairement aux lois du genre qui propose habituellement cadrages larges genre Cinemascope), et parce qu’il n’y a aucune fusillade, on voit très peu d’armes. Une partie de l’histoire montre la fuite dans la forêt des deux personnages principaux, après que le propriétaire d’une vache réalise qu’ils volaient la nuit le lait qu’elle produit, pour la confection des beignets qu’ils vendaient ensuite dans un comptoir. C’est un hymne à la liberté, à la nature et aussi à l’amitié, un soin particulier est apporté aux costumes, la musique (guitares sèche et acoustique, mandoline) épurée, originale, apporte une touche de mélancolie. Une galerie de seconds rôles pittoresques dont René Auberjonois (THE PATRIOT), en vieux trappeur dégingandé portant un corbeau sur son épaule (3e photo ci-dessous) et l’amérindien (d’Ontario) Gary Farmer (DEAD MAN) dans la peau d’un Indien débonnaire commerçant avec les colons
Article de Didier GIVANNEL


