Le dernier des grands combattants sioux
Crazy Horse est un des derniers grands combattants indiens, comme Sitting Bull, sioux Lakota oglalas, un des rares chefs indiens dont il n’existe a priori aucune photo.
En 1854, il est témoin du massacre de Grattan, près de fort Laramie, le jeune lieutenant Grattan et ses soldats sont tués par des Lakotas alors qu’ils tentaient d’arrêter un guerrier accusé d’avoir volé du bétail. Quand il découvre, en 1855, le campement dans lequel il vivait dans le Nebraska, détruit par les Américains, Crazy horse (ainsi surnommé par les militaires yankees) décide de lutter contre les Etats-Unis. Il va mener ses premiers combats sous la direction de Nuage rouge et de Sitting Bull. Il est connu pour être toujours le premier à mener le combat et le dernier à battre en retraite.
En 1866, les militaires américains construisent des forts le long de la piste Bozeman, les Lakotas, menés par Red Cloud, entendent défendre la terre de leurs ancêtres. En décembre 1866, des Indiens attaquent des soldats près de fort Kearny. Avec quelques hommes, Crazy Horse entraîne les militaires (80 hommes) à sa poursuite et leur tendent un embuscade. 500 guerriers massacrent le détachement américain : c’est la bataille de Fetterman, une des grandes victoires des Indiens. Les troupes de l’Union décident alors d’abandonner les Forts.
Un traité en 1868 reconnait la région entre le Missouri supérieur, les Wyoming, les Rocheuses et la Yellowstone river, comme territoire indien. En échange, les Lakotas s’engagent à laisser passer les officiers et employés du gouvernement américain…
« Aucune personne de race blanche ne doit être autorisée à s’approprier ou à occuper la moindre parcelle de ce territoire, ni à le traverser sans le consentement des Indiens » (Traité de 1868).
Seuls Crazy Horse et Sitting Bull refusent de signer ce traité et refusent de vivre en dehors des réserves. (« Nul n’a le droit de vendre la terre que son peuple foule du pied ». (Crazy Horse)
1871. Little Hawk, frère de Crazy Horse est tué lors d’une expédition sur la Platte River.
1874. De l’or est découvert dans les Black Hills, demeure ancestrale des dieux et des collines sacrées pour les Indiens. Des centaines de chercheurs d’or se ruent vers ces terres aurifères et violent ainsi le traité de 1868.
Les militaires envahissent la région malgré le traité de Fort Laramie (1868). Une nouvelle guerre s’engage avec les Américains. En 1876, Sitting Bull forme avec les autres chefs lakota une grande coalition pour empêcher l’invasion des Blancs.. Une colonne commandée par Crook attaque un camp paisible d’Indiens.
En réponse, Crazy Horse conduit la première bataille en juin, Lakotas et Cheyennes attaquent 1000 soldats et 300 éclaireurs du brigadier-général George Crook sur la Rosebud River. C’est une nouvelle victoire des Indiens, malgré de lourdes pertes humaines.
Le 25 juin, le 7e régiment de cavalerie du sinistre général Custer lance son armée sur les bords de la rivière Little Big Horn. Un premier assaut est repoussé par les Indiens. Moins nombreux, les militaires américains sont écrasés (268 tués dont Custer) par les chefs Crazy Horse et Gall. Assoifée de vengeance, l’armée des Etats-Unis parcourt les Black Hills, tuant des Cheyennes et Sioux chaque fois qu’ils croisent leur route, hommes, femmes et enfants.
Sitting Bull et Crazy Horse doivent alors séparer leurs troupes. Crazy Horse s’installe sur les bords de la Rosebud River et Sitting Bull va vers la Big Dry, où il est vaincu par le colonel Miles, qui l’attaque par surprise. Sitting Bull fuit au Canada. Puis Miles attaque en janvier 1877 Crazy Horse à Wolf Mountain. Une tempête de neige s’abat sur les Indiens, affamés et malades, Crazy Horse décide de se rendre à Fort Robinson dans le Nebraska, le 6 mai 1877, avec plus d’un milliers de Sioux. « Hommes blanc ! On ne vous a pas demandé de venir ici (…) Le Grand esprit nous a donné une vaste terre pour y vivre et des bisons, des daims, des antilopes et autres gibiers. Mais vous êtes venu et vous avez volé notre terre (…) Il devient impossible pour nous de vivre » dit-il après son arrestation.
Crazy Horse est aussitôt conduit dans un bâtiment de Fort Robinson, s’apercevant que c’est ni plus ni moins une prison, il se serait débattu, le gardien -un de ses anciens amis- nommé Grand-homme-petit (Little Big Man), désormais rallié aux Blancs, l’en empêchant, le retient ; la sentinelle de garde lui enfonce une baionnette dans le ventre. Il meurt le 5 septembre 1877, âgé de 35 ans. Les Sioux de la réserve doivent quitter le Nebraska et aller vivre dans une nouvelle réserve aride sur le Missouri.
Plusieurs groupes s’échappèrent de la colonne pour rejoindre Sitting Bull vers le Canada. Parmi eux, les parents de Crazy Horse, emportant avec eux le cœur et les ossements de leur fils, qu’ils enterrèrent quelque part dans la vallée de Wounded Knee, dans un lieu connu d’eux seuls.
Crazy Horse a été interprété au cinéma notamment par Anthony Quinn, Chief Thundercloud, Iron Eyes Cody, Victor Mature (dans Le grand chef), Michael Pate, Will Sampson, Mike Mazurki, Rodney A. Grant, Michael Greyeyes (dans Crazy Horse, 1996), Tatanka Means…
Le monument en hommage à Crazy Horse dans les Black Hills :
http://www.riowestern.com/deces-de-ruth-ziolkolwski-ruth-ross-auteur-du-monument-crazy-horse/
Korczak Ziolkolwski et sa femme Ruth Ross ressuscitent Crazy horse dans les Black Hills

un moule du projet avec au fond la sculpture géante
Mort en mai 2014 de Ruth Ziolkowski, veuve du sculpteur qui a conçu le gigantesque monument de Crazy Horse dans les Black Hills du Dakota du Sud…
1939. Korczak Ziolkolwski, architecte américain d’origine polonaise, reçoit une lettre d’Ours Debout, vieux chef Lakota de la réserve de Pine Ridge, Dakota du Sud. Il lui demande au nom des siens de créer dans les Black Hills un monument à la gloire de Crazy Horse. Les Indiens ont vu la sculpture du Mont Rushmore représentant quatre présidents des USA, taillée dans les falaises au milieu de leurs Black Hills adorés, et Ours Debout dit à Ziolkowski dans sa lettre :
« Les autres chefs et moi voulons que les hommes blancs sachent qu’il y a eu aussi des héros chez les Peaux-Rouges ». Pourquoi Crazy Horse ? C’est le seul chef indien qui n’ a jamais signé de traité, ni est allé vivre dans une réserve, quand les Blancs ont voulu l’enfermer, il s’est débattu et a été tué par un soldat de garde. « Mes terres sont là où reposent mes morts » dit-il.
1947, Ziolkowski et le chef Standing Bear choisissent une montagne culminant à 2050 m. “ Toute personne pouvait déposer une demande d’exploitation minière dans les Black Hills et rester ‘ propriétaire ’ du terrain concerné, tant qu’il en retirait 100 $ de revenu par an » dit la loi des Blancs. « Korczak a constaté avec ironie que l’État ne se préoccupait pas que la montagne finisse par ressembler à un Indien à cheval, du moment que son propriétaire retirait le revenu requis chaque année. ” (Robb DeWall). Les premières dynamites explosent en juin 1948, plusieurs Indiens, dont des survivants de Little Big Horn, assistent à la première explosion.
En 1951, Ziolkowski utilise 660 litres de peinture blanche pour tracer l’esquisse de la sculpture sur le flanc de la montagne. Dans les années 70/80, il abat les roches pour commencer la sculpture de la tête du cheval. Mais il meurt en 1982.
1987. Sa veuve, avec le conseil d’administration de la fondation associée au projet, poursuit son travail. En 1994, on estime que 8,4 millions de tonnes de roches ont été enlevées du mont !

il n’existe aucune photo de Crazy Horse, seulement des pictogrammes indiens comme celui-ci