CHARLES BRONSON
(1921/2003)

Charles Bronson par vanKristen
Hondo, Bernardo, Teclo, Chato, Chino…
Charles Buchinsky, 9e enfantd’une famille lituano-polonaise de 15 enfants émigrée en Pennsylvanie, travaille à la mine dès 12 ans (il peindra souvent plus tard des scènes de la mine, et exposera dans une galerie de Beverly Hills)… puis fait de la prison pour des cambriolages.
« C’était plus confortable qu’à la maison, disait-il. Il y avait trois repas par jour, un lit plein de draps et de l’eau chaude pour se laver… »
Il devient pendant la guerre mitrailleur sur un bombardier, puis, démobilisé, bosse comme maçon, ouvrier agricole et routier
Un jour, un copain l’amène dans un théâtre où il devient figurant pour 75 dollars par semaine, bien plus que ce qu’il gagnait comme ouvrier. Direction New York, où Charles Buchinsky décroche de petits rôles, des marins musclés, boxeurs, dockers avec notamment avec Gary Cooper… qui lui donne de précieux conseils
Avec son visage typé, ses yeux bridés, sa gueule burinée, son côté taciturne et sa mâchoire carrée, il est au début cantonné à des personnages de durs à cuire, d’Indiens rebelles ou, comme dans un épisode des INCORRUPTIBLES, un gitan à la solde de Al Capone…
On le verra par la suite incarner des personnages plus sympathiques, mercenaires ou redresseurs de torts. Progressivement, il obtient des rôles de plus en plus importants… notamment dans des westerns

Charles Bronson par Didgiv
Son premier est Le cavalier traqué en 1954 avec Randolph Scott, puis deux westerns défendant la cause indienne en 1954 : Bronco Apache, où il incarne Hondo, Apache qui trahit les siens, dont le guerrier Massai Burt Lancaster, ce qui nous vaut une belle bagarre entre eux deux
Dans L’aigle solitaire, il campe le belliqueux Capitaine Jack de la tribu Modoc, avec qui Alan Ladd doit conclure un traité…
Et puis en 54 encore, Vera Cruz, toujours sous le nom de Charles Buchinsky. En 1956 : L’Homme de nulle part de Delmer Daves. Il joue dans 2 épisodes de la série Gunsmoke en 56 et 58 et dans 5 épisodes, dès 57, de la série Have gun – will travel
Il retrouve ce dernier pour Le jugement des flèches (1957), dans le rôle du chef indien Blue Buffalo. Encore un Apache dans la série Sherriff of Cochise cette année-là. Et décroche pour la première fois un 1er rôle, un chasseur de primes, dans Showdown at Boot Hill (1958) de Gene Fowler Jr.
Son premier personnage vraiment marquant arrive alors, avant celui d’un des personnages de prisonniers principaux de LA GRANDE EVASION (63), de John Sturges qui le dirige ensuite dans Les sept mercenaires où il retrouve Steve McQueen et James Coburn : dans la peau du sympathique bûcheron au grand cœur Bernardo, qui ne survivra pas au combat contre Eli Wallach et sa bande, il tombe sous leurs balles, dans les bras des enfants mexicains qui l’aimaient tant
En 1961, il endosse l’uniforme d’un soldat d’un fort assiégé par les Indiens dans Tonnerre apache et joue dans les séries Colt .45, Bonanza, Laramie, Tales of Wells Fargo.
Après un second rôle dans Quatre du Texas en 1963 Bronson a la tête d’affiche du Californien (65) avec Kurt Russell gamin… Des séries encore comme La grande vallée et Rawhide
Et campe ensuite dans La bataille de San Sebastian d’Henri Verneuil le féroce chef des Indiens pillards qui terrorise les habitants de San Sebastian

Sur la mafia… par didgiv
Suit un petit rôle dans Pancho Villa en 68, pour la première fois il porte la moustache et impose sa fiancée Jill Ireland aussi pour la première fois (il s’étaient rencontrés sur le tournage de LA GRANDE EVASION) ; elle apparait dans une scène avec Robert Mitchum à la fin du film
La carrière de Bronson, toujours acteur de second plan aux Etats-Unis, est alors en dents de scie
Trois films tournés en Europe vont le relancer…
Sur les conseils de sa femme, Jill Ireland , qu’il épousa en 1968, il décide de jouer en co-vedette avec Alain Delon dans le polar français ADIEU l’AMI puis le drame psychologique LE PASSAGER DE LA PLUIE, en 1970, avec Marlène Jobert, grand succès qui lui offre une renommée internationale. « Sans ces films et sans ma femme je serais resté un acteur de second rang », avouera t-il
Sans oublier rôle de l’Harmonica dans le western Il était une fois dans l’Ouest, qui va battre tous les records d’entrées. Depuis des années Sergio Leone le voulait dans un de ses westerns, et là, il accepte.
Son avis ? « C’est pas mal, un peu lent, bons pour les intellos du vieux monde qui ont le temps de s’installer dans leur siège pour attendre une hypothétique action à venir »
Avec ces 3 films, Bronson est désormais une grande star et n’aura plus que des rôles principaux, il sera considéré dans les années 70 comme un sérieux rival de Clint Eastwood et même de John Wayne.
Il partage l’affiche, avec Toshiro Mifune de Soleil rouge en 1971, superbe western où il interprète le complice du hors-la-loi Alain Delon, lequel a volé le sabre en or du samourai

Charles Bronson, Toshiro Mifune (Soleil Rouge). Il fait équipe avec le samouraï pour retrouver un sabre mais les rapports seront souvent… tendus !
En 1972 dans Les collines de la terreur, Bronson est Chato, un Apache qui a tué en état de légitime défense un shérif qui l’avait provoqué, il devient un hors-la-loi. On le découvre la même année dans Le solitaire de l’Ouest, qui est un montage de deux épisodes de 1963 et 1965 (ce qui explique qu’il n’est pas moustachu) de la série Le Virginien. La popularité de Bronson au début des années 70 explique cette ressortie en salles de ce téléfilm
En 73, il est Chino, métis dresseur de chevaux au nouveau Mexique, qui tombe amoureux de la sœur d’un rancher impitoyable (Marcel Bozzuffi) qui va lui mettre des bâtons dans les roues
Bronson renforce son rang en 74 de super-star en jouant dans le polar violent JUSTICIER DANS LA VILLE, méga-carton au box-office sur toute la planète, qui aura de nombreuses suites. Pourtant, Bronson avouait détester la violence à l’écran :
« Il y a ce que j’appelle la violence propre. Ça signifie que je tue quelqu’un et que ça s’arrête là. Pas de sang qui gicle, ni de boyaux répandus sur la chaussée. Je suis contre ces effets là »…
Peckinpah, pas trop pour lui !
Il renoue avec le western en 1975 pour Le solitaire de fort Humboldt, en membre des services secrets, qui mène une enquête difficile à bord d’un convoi ferroviaire où d’étranges disparitions ont lieu, il joue avec son épouse Jill Ireland et la retrouve un an après pour le western comique C’est arrivé entre midi et trois heures
En 75, il est LE BAGARREUR, qui se situe dans le monde de la boxe et lors de la grande Dépression. Walter Hill a voulu que ce film ressemble à un western, et incorpore au script des éléments d’un western qu’il a écrit mais qui n’a pas été produit, Lloyd Williams and his Brother
En 1976, Bronson figure parmi les 10 vedettes les plus « rentables » du cinéma. Accaparé par ses suites du JUSTICIER, il ne tournera plus que dans deux westerns, à une époque où le genre est tombé en disgrâce : Le bison blanc, western étonnant où il est Wild Bill Hickok, qui recherche un légendaire bison blanc
Et en 1981, c’est Chasse à mort excellent western moderne des neiges, dans le pure style Jack London, qui se situe dans le Yukon de 1930 ; il incarne avec talent un trappeur épris de liberté et amoureux des animaux, traqué, injustement accusé d’un vol, puis de crimes…
♥ Femme et partenaire à l’écran.
Bronson a joué la première fois avec sa femme, l’Anglaise Jill Ireland dans L’ANGE ET LE DEMON puis LE PASSAGER DE LA PLUIE en 1970, ils feront ensuite 13 films ensemble durant les 17 années suivantes…

Charles Bronson par didgiv
Espionnage :
Un espion de trop (1977) de Don Siegel

L’aigle solitaire by Didgiv
Les collines de la terreur (Chato’s Land)
Anglo-américain de Michael Winner (1972)
1873, Nouveau-Mexique. Chato, métis, a tué un shérif qui l’avait provoqué en légitime défense. Il est poursuivi par un ancien officier Sudiste, Quincey Whitmore et sa milice, qui ont comme objectif de le pendre.
Sa femme ayant été violée et sa famille décimée, il traque les auteurs du crime…
Avec Charles Bronson, Jack Palance, Richard Basehart, James Whitmore, Simon Oakland, Richard Jordan, Victor French, Ralp Waite
Charles Bronson (comme Anthony Quinn au début de sa carrière) a souvent joué les Indiens au cinéma, plutôt belliqueux dans ses anciens films des années 50, comme Bronco Apache…, Indiens héroïques, lorsqu’il gagne en maturité et en âge, comme ici ce métis justicier laconique, viril et rebelle d’un superbe western antiraciste, âpre et violent signé Michael Winner (réalisateur des Justiciers), c’est le début d’une longue et fructueuse collaboration entre Bronson et ce cinéaste.
Un Indien traqué cherchant à faire sa propre justice… entraînant ses ennemis sur son propre terrain et devenant peu à peu le « chasseur ». Tel est chassé qui croyait chasser !
Nul autre que Bronson ne pouvait incarner avec perfection ce personnage et lui donner une telle dimension, sinon des comédiens comme Steve McQueen, Burt Lancaster ou encore Burt Reynolds. C’est incontestablement un de ses plus beaux rôles à l’écran.
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C’est arrivé entre midi et trois heures (From Noon till three)
de Frank D. Gilory (1976)
Scénario : de Frank D. Gilroy, d’après son roman
Musique : Elmer Bernstein-Photo : Lucien Ballard
Avec :
Charles Bronson : Dorsey
Jill Ireland : Amanda
Douglas Fowley : Bowers
Stah Haze : Ape
Damon Douglas : Boy
Hector Morales : Mexicain
Bert Williams : shérif
Et Don ‘Red’ Barry, Elmer Bernstein.
Graham Dorsey, un bandit, rêve que le braquage qu’il prépare avec sa bande va échouer. Il fait boîter son cheval pour éviter d’y participer et rester en dehors de la ville.
Il s’installe chez une jolie veuve, Amanda Starbuk, une romancière.
Elle apprend que le braquage a mal tourné, et insiste pour que Dorsey aille au secours de ses complices, elle lui donne même un cheval.
Peu téméraire, Dorsey prend la direction opposé, il est poursuivi par des policiers. Il dérobe les vêtements du docteur Finger, un dentiste, qui est tué à sa place.
Et Dorsey se fait arrêter pour exercice illégal de la médecine ! Dorsey fait un an de prison et retourne chez la veuve, mais pendant son absence, elle a raconté son idylle avec Graham, et ses confessions sont devenues un best seller dans tout le pays : chansons, romans, pièces de théâtre, Dorsey est devenu un mythe, mais bel et bien mort pour tout le monde…
Bronson décide en 1975 de coproduire avec un petit budget ce western comique et confie la réalisation au romancier Frank Gilroy, peu expert en mise en scène. Gilroy avait écrit le scénario de La première balle tue, western psychologique et d’épisodes d’Au nom de la loi.
Dans la peau d’ un homme superstitieux, peureux et menteur, et avec une barbe et des lunettes, il vaut vraiment le détour !
La fin est assez triste, des moments d’émotion forts entre Jill Ireland et Bronson, qui venaient de tourner ensemble un autre western, Le solitaire de fort Humboldt, l’année précédente. Bronson voulait alors casser son image sérieuse de dur et taciturne qu’il a généralement dans ses films.
Le film est original, pas seulement une comédie, il montre comment sont fabriquées les légendes de l’Ouest dans des récits qui parfois dépassent les « héros » , ce fut le cas de Wyatt Earp ou Doc Holliday, mais aussi dans une moindre mesure, des frères James ou de Kit Carson. Cela peut faire penser aux Dime novels, ces romans populaires nés à la fin du 19e s., qui forgèrent la célébrité de ces personnages, parfois à travers des récits imaginaires. C’est aussi une critique des médias cyniques qui exploitent des situations.
Le film est bâti sur le couple à la ville comme à l’écran Bronson-Ireland, cette dernière chante la chanson du générique. Les autres acteurs ne leur font pas trop d’ombre, car ils sont peu connus (à part la grande star de westerns des années 40 Don ‘Red’ Barry). Charles Bronson est doublé en Français par Marcel Bozzufi, qui joue avec lui d’ailleurs dans Chino.
Hélas, ce bon western, apprécié dans ses rediffusions à la TV, fut un échec à sa sortie, aussi bien aux USA qu’en France.
Le solitaire de fort Humboldt (Breakheart Pass)
De Tom Gries
Avec :
Charles Bronson : Deakin
Ben Johnson : Marshall Pearce
Jill Ireland : Marica Scoville
Richard Crenna : gouverneur Fairchild
Charles Durning : O’Brien
Roy Jenson : Banlon
Casey Tibbs : Jackson
Archie Moore : Carlos
Ed Lauter : Major Claremont
Robert Tessier : Calhoun
1873. Un convoi ferroviaire, placé sous le commandement du major Claremont, se dirige vers Fort Humboldt, avec à son bord 70 soldats, leur mission est secrète. Il s’arrête dans la ville de Myrtle. Là, marshall Pearce arrête un tricheur, John Deakin, recherché pour vol. Tous deux montent dans le train, où deux officiers décodeurs de télégraphe viennent de disparaitre mystérieusement. Pearce doit arrêter au fort Levi Calhoun, un hors-la-loi.
Le train repart, le gouverneur Fairchild, à bord avec sa compagne Marcia, fille du colonel du fort, apprend au major que sa troupe est destinée à prendre la relève de la garnison du fort, victime d’une épidémie de diphtérie.
Un voyageur, le docteur Molyneux, décède, piqué par une aiguille pendant son sommeil, puis le chauffeur mécanicien, tombé du haut d’un pont, et le pasteur Peabody disparait…
Un suspense palpitant pour cette histoire originale, que l’on doit à l’auteur Alistair Mac Lean ; des scènes d’action spectaculaires se succèdent dans les paysages enneigés nord-américains, dont la dernière séquence époustouflante, filmée en hélicoptère. L’action est censée se dérouler dans l’Ohio, mais le tournage eut lieu, pour des raisons techniques, dans l’Idaho.
On doit à Tom Gries deux autres excellents westerns, Will Penny et Les cent fusils, à la fin des années 1960 mais aucun de ces 3 westerns ne se ressemble et chacun a son style original et particulier, dû à l’empreinte très forte que lui donnent ses acteurs principaux : Bronson, Charlton Heston, Burt Reynolds.
Cosa Nostra (1972) franco-italien de Terence Young
Avec Charles Bronson, Lino Ventura, Jill Ireland, Walter Chari
Le scénario du film est basé sur le livre The Valachi Papers de Peter Maas, qui est le récit autobiographique de Joe Valachi.
Charles Bronson aurait longuement hésité à tenir le rôle de Valachi car il se trouvait trop âgé pour jouer un rôle qui se déroulait de la fin de son adolescence jusqu’à sa soixantaine



juste un truc il est né en 1921 , enfin bon
merci Alain je vais rectifier… selon les sources y a des dates différentes, mais c’est bien 1921 en effet. A+ did