Alamo (The Alamo)-De John Lee Hancock (2005)
Scénario : Leslie Bohem, Stephen Gaghan, J.L. Hancock
Musique : Carter Burwell
Avec
Billy Bob Thornton : Davy Crockett
Dennis Quaid : Sam Houston
Jason Patric : James (Jim) Bowie
Patrick Wilson : Travis
Emilio Echevarria : Antonio Lopez de Santa Anna
Buck Taylor
Le siège et la bataille d’Alamo en février et mars 1836, position stratégique défendue par plus de 180 Américains, essentiellement des Texans, affrontant plusieurs milliers de soldats mexicains de l’armée du général Santa Anna, et se sacrifiant jusqu’au dernier
Fruit des studios Disney, co-produite par Ron Howard (budget de 95 millions de dollars !), c’est une reconstitution léchée du siège de Fort Alamo en 1836 et, en épilogue, de la bataille qui conduisit à la défaite du général mexicain Santa Anna, évoquée plus brièvement à la fin.
Moins lyrique mais tout aussi patriotique que l’Alamo de John Wayne, qui décrivait cet épisode historique comme un grand combat pour la liberté… combat qui précéda la naissance de la République du Texas qui devient un Etat rattaché à l’Union en 1845.
Contrairement au chef d’oeuvre de John Wayne, ce film nous fait pénétrer du côté mexicain et brosse un portrait du cruel Santa Anna. La plupart des scènes sont tournées hors-studio en décor réel avec les arrière-plans visibles, de beaux travelings et plans aériens aussi, comme lorsqu’on suit un boulet lancé sur le fort.
L’assaut final en met plein les yeux : ça ressemble à un joli feu d’artifices ; enfin, un travail rigoureux du côté des accessoires et des vêtements, les uniformes de l’armée mexicaine étaient inspirés de l’armée napoléonienne.
Chaque scène essaie d’être historiquement fidèle, quelques libertés néanmoins avec la vérité. Davy Crockett est exécuté devant Santa Anna alors qu’il aurait en réalité été empalé sur une porte, lors de l’assaut final.
D’autres sources disent qu’il a été exécuté avec d’autres Texans après s’être rendu ; par contre la mort de Jim Bowie semble être fidèle aux récits qui en ont été faits.
Distribution inégale : Billy Bob Thornton, dans le rôle de Crockett, domine la distribution, mais Patrick Wilson n’a pas vraiment l’étoffe du héros et pas le panache ni la classe de Laurence Harvey ! Et il manque une musique puissante qui porte le film et renforce le souffle de l’épopée… comme le faisait magnifiquement celle de Dimitri Tiomkin dans la version de 1960, qui demeure une des plus belles partitions musicales de western.
ALAMO est un des plus gros échecs des années 2000
1836 : le siége et la bataille d’Alamo
Sous la domination espagnole, les États-Unis cherchaient déjà à annexer le Texas. Le Mexique, qui possède le Texas, devient indépendant en 1821. Des centaines d’éleveurs et de fermiers américains (plus de 80% de la population) s’approprient en fait les terres de cette province mexicaine, ignorant les lois mexicaines, notamment l’interdiction de l’esclavage.
Des conflits éclatent en de nombreux endroits, l’armée mexicaine commence à abandonner des lieux stratégiques. Le gouvernement mexicain décide de passer à l’action et de supprimer les mesures favorables aux colons américains.
Mexico envoie le général Santa Anna sur place pour imposer manu militari la loi mexicaine.
Antonio de Padua Maria Severino Lopez de Santa Anna lève ainsi une armée d’environ 6000 hommes, dont une grande partie de paysans recrutés de force avec des armes peu efficaces (le film montre certains des assaillants avec de grosses haches comme dans un peplum !). De leur côté, les colons américains se sont organisés en milices placées sous le commandement de Sam Houston.
Du côté des insurgés, au Texas, le Général Sam Houston charge James Bowie (inventeur du célèbre couteau Bowie), un pionnier du Kentucky, de détruire l’ancienne mission fortifiée du Fort Alamo. Cela permettra à Houston de lever une armée au Nord.
Sur place, Bowie et des volontaires (une centaine) ne se pressent pas, croyant l’armée de Santa Anna loin. Mais malgré le froid hivernal, elle avance à toute vitesse.
Les occupants du Fort sont ralliés par 30 soldats sous les ordres de William Travis, officier de la toute jeune armée Texane, qui prend le commandement du fort, avec Bowie.
8 février 1836. Le fameux éclaireur et trappeur Davy Crockett, qui vient de subir une défaite cuisante aux élections du Congrès -mais qui conserve l’espoir de devenir sénateur- arrive au fort avec 65 volontaires venus des États américains voisins. Cela redorera, pense-t-il en bon tacticien, son blason
Les insurgés sont surpris par l’arrivée plus tôt que prévue des Mexicains et se réfugient dans le fort. Sûr de sa victoire, Santa Anna prend son temps, il propose même une reddition sans conditions, Travis répond fièrement par un coup de canon, ce qui irrite Santa Anna
Comprenant le sort tragique qui les attend, le Colonel Travis envoie des lettres à travers tout le pays pour obtenir des renforts, tout en encourageant ses hommes, leur sacrifice claironne-t-il, donnera naissance au Texas libéré des Mexicains
Le 23 février. L’armée mexicaine commence le siège du Fort. Les forces en présence sont inégales : 189 patriotes texans dans le Fort, face à quelque 1 500 soldats mexicains épaulés par plusieurs milliers (4000 à 6000) paysans sommairement armés. Premiers pilonnages au canon et premier assaut manqué -deux heures- par 500 soldats mexicains. Un seul des insurgés texans –un Français ancien combattant des guerres napoléoniennes- aurait refusé alors de se lancer dans ce combat désespéré, et aurait fui durant la nuit. Des tirs de canon la nuit empêchent les Texans de dormir, le but est de les fatiguer avant l’assaut final
6 mars 1836. Après onze jours d’escarmouches, le général Santa Anna répète l’ordre de ne faire aucun survivant : l’assaut final commence vers 5 heures du matin, trois sentinelles texanes aux abords du fort sont les premières victimes, égorgées
Santa Anna décide d’attaquer le Fort par ses quatre remparts simultanément, plusieurs milliers de soldats criant « Viva Santa Anna» attaquent sur quatre fronts, tandis que les trompettes à l’arrière jouent Deguello, un air funèbre avant la mise à mort qui signifie « J’égorge », autrement dit « pas de quartier »
Réveillés, les combattants du Texas se sont placés immédiatement en haut des murailles, femmes et enfants sont conduits dans la sacristie de l’église. Crockett assure avec ses hommes la défense du mur sud.
Les pertes du côté mexicain sont au départ énormes, causées par l’artillerie du Fort. Les Texans remplissent 21 canons avec de la ferraille et ce qu’ils ont sous la main, les tirs causent des dégâts impressionnants dans les lignes ennemies.
Dans les rangs mexicains, c’est la cohue. De jeunes recrues paniquées et inexpérimentées de l’arrière tirent en touchant celles qui sont positionnées devant !
Mais ils arrivent au pied du mur, dressent des échelles, sont repoussés à deux reprises. Ils se regroupent alors devant le mur nord. C’est le général Juan Amador qui aurait été le premier à sauter dans la cour, ouvrant la poterne pour que ses soldats pénètrent dans le fort. Travis est un des premiers à être tué, d’une balle dans la tête, alors qu’il se trouvait positionné en haut d’un mur.
Santa Anna est parvenu à percer le fort, les insurgés savent maintenant, alors que le soleil se lève, que leur heure est finie.
Les combats se poursuivent à l’intérieur dans des corps à corps sanglants. Bowie, qui était alité car tombé gravement malade (dysenterie) pendant le siège, aurait eu le temps d’abattre quelques assaillants entrés dans sa chambre au pistolet et au couteau, avant d’être tué.
Crockett et ses hommes sont, eux, devant l’église, derrière un mur bas, parmi les derniers combattants. Crockett, conforme à sa légende, se bat courageusement et aurait abattu cinq ennemis avant d’être maîtrisé ou tué, il aurait aussi raté Santa Anna de peu en tirant sur lui. Des témoins disent qu’il a été tué lors d’un assaut, et d’autres qu’il a été fait prisonniers avec une poignée de Texans (5 ou 6) par le général Castrillon. Castrillon le conduit alors vers Santa Anna, qui ordonne aussitôt à ses officiers de les exécuter, plusieurs lames transperceront le corps du légendaire Davy Crockett.
Le célèbre « Lion de l’Ouest du Kentucky » a rendu son dernier souffle.
L’assaut final aurait duré entre une et quatre heures. Dans un repli désespéré, les derniers combattants se sont réfugiés dans les bâtiments et la chapelle, tirant sur les Mexicains depuis des meurtrières. Les onze derniers combattants dans l’église sont les derniers à être tués.
Les femmes et les enfants, qui se trouvaient dans la sacristie, ainsi que -d’après des témoignages- des esclaves noirs, sont épargnés.

La perte du Texas par Santa Anna est un des facteurs déclencheurs de la guerre américano-mexicaine de 1846-48
The Alamo : thirteen days to glory de Burt Kennedy (1987)
L’histoire du siège d’Alamo, défendu par les patriotes texans contre les forces mexicaines.
Avec James Arness, Brian Keith, Alec Baldwin, Lorne Greene, David Ogden Stiers, Gene Evans, Noble Willingham, Buck Tayor, Red West, Ethan Wayne

Brian Keith sur le tournage